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S’il est urgent de réglementer les cryptomonnaies pour protéger des consommateurs trop pressés ou trop naïfs, une réglementation environnementale s’avère peut-être tout aussi urgente.

On sait en effet que la production —le « minage »— de cryptomonnaies nécessite beaucoup de serveurs informatiques, qui à leur tour dévorent une grande quantité d’énergie. L’infrastructure mondiale derrière la plus populaire des cryptomonnaies, le bitcoin, nécessitait à elle seule l’équivalent de l’énergie de la Thaïlande, selon une estimation qui remonte à déjà quelques mois.

Or, non seulement cette industrie utilise-t-elle des énergies fossiles, ce qui n’est pas la meilleure stratégie devant la crise climatique mais en plus, elle est souvent installée dans des pays pauvres et ne les aide en rien à cheminer vers un développement plus durable. Dans une analyse récente, un géographe britannique et un analyste des données néerlandais évaluent les mérites de quatre pistes de solutions: un engagement volontaire de l’industrie à n’utiliser que des énergies vertes, un système volontaire de compensations carbone, des incitatifs financiers ou fiscaux et des moratoires nationaux ou internationaux sur le « minage ».

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La bonne volonté ne manque pas: même des élus du Congrès américain ont étudié en janvier différents scénarios de réglementation environnementale autour de cette « industrie ». Et l’État de New York, qui était déjà à l’avant-garde de la surveillance des dérives sociales de cette technologie, vient d’y ajouter un renforcement des règles environnementales.

Sauf que cette bonne volonté ne suffira pas: bien que les deux auteurs ne parlent pas de ces avancées récentes aux États-Unis, ils soulignent que toutes les formes envisagées jusqu’ici de réglementations environnementales ont peu de chances de réussir, tant qu’il sera facile à une industrie aussi « décentralisée » de s’installer dans le pays le moins sévère.

Reste la possibilité que l’effondrement actuel des cryptomonnaies soit la meilleure chose qui pouvait arriver à l’environnement. Mais le prix sur ceux qui y ont placé leurs économies risque d’être élevé.

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