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Devant le chaos entourant Twitter, plusieurs abonnés ont annoncé leur intention de quitter la plateforme. Parmi eux, des scientifiques, qui y sont plus nombreux qu’on ne l’imagine généralement.

On a en effet coutume d’associer Twitter aux gens de la culture, des médias ou de la politique. Pourtant, l’information scientifique y a toujours bien circulé, note un reportage de la revue Science paru le 4 novembre. « Je crois que ça a joué un rôle important dans la dissémination de connaissances en général et entre les scientifiques et le public, par exemple pendant la pandémie », résume le politologue Michael Bang Petersen, de l’Université Aarhus (Danemark), fort de ses 33 000 abonnés.

Pas toujours en bien, certes : avec la visibilité viennent aussi les trolls et les attaques hostiles dirigées contre les scientifiques, particulièrement ceux qui ont été d’actifs vulgarisateurs pendant la pandémie, comme le révélait un sondage en ligne en mars dernier.

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Mais certains de ceux qui se sont accrochés songent à présent à quitter, selon Science. « La plus grande crainte est que, sous Musk, le discours sur Twitter se détériore encore davantage. » Une crainte amplifiée par des chiffres contenus le 10 novembre dans une analyse d’un organisme américain de suivi des discours haineux en ligne (Center for Countering Digital Hate): les messages haineux à l’égard des homosexuels, des Juifs, des Hispaniques et des Noirs, ont grimpé en flèche dans la semaine du 31 octobre, la première semaine complète suivant l’acquisition de Twitter par Elon Musk.

Une grosse inconnue pour l’instant est donc le type de modération qui serait instauré sur Twitter —si modération il doit y avoir, Musk ayant affiché très fort sa croyance en une « liberté de parole » sans contraintes. Et ayant été lui-même le diffuseur de fausses informations, y compris sur la pandémie.

Il est impossible de savoir combien quitteraient vraiment: un grand nombre de scientifiques demeurent prêts à laisser la chance au coureur. Citée dans Science, la virologue Angela Rasmussen, de l’Université de la Saskatchewan (plus de 400 000 abonnés), raconte avoir été la cible de tels harcèlements en ligne, mais note aussi que Twitter lui a beaucoup servi professionnellement, et continue de la servir, pour suivre des collègues, acquérir des connaissances et partager de l’info. Un « déménagement » vers Mastodon —alternative souvent citée depuis deux semaines— serait possible pour la communauté scientifique, mais il est loin d’être sûr que le grand public la suivrait.

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