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Construire un radiotélescope sur la face cachée de la Lune: c’est là un rêve de longue date des astronomes… et des amateurs de science-fiction. Il semble toutefois que la réalité soit en train de les contourner par leur droite.

Étant donné que la Lune présente toujours la même face à la Terre, un radiotélescope sur sa face cachée aurait l’avantage de pouvoir « écouter » le cosmos tout en étant complètement à l’abri des ondes radio émises par notre civilisation.

Le problème, c’est que notre civilisation commence à s’étendre autour de la Lune: les projets d’exploitation minière avancés ces dernières années par différents pays, et même par des compagnies privées, laissent croire que, dans la prochaine décennie, la Lune pourrait être visitée par plus de 200 sondes spatiales, en orbite et sur sa surface. Et plus ces engins seront nombreux, plus ils auront besoin d’autres satellites en orbite pour assurer les télécommunications —donc, davantage de « bruit ».

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Des chercheurs s’en sont récemment inquiétés, dans le cadre d’un congrès sur l’astronomie lunaire dans la prochaine décennie, organisé en février par la Société royale de Londres.

À tout le moins, parmi ces nombreux engins lunaires, il y en a un qui doit étudier précisément les conditions particulières de la face cachée pour la radioastronomie: le Lunar Surface Electromagnetic Experiment (LuSEE), prévu pour 2026. Ses antennes de trois mètres de long, formant une croix, tenteront de mesurer «l’aube cosmique », époque correspondant à l’apparition des premières étoiles. Un défi, même dans l’actuel silence de la face cachée: la puissance « d’émission » de cette signature du jeune cosmos est estimée à un cent-millième du « bruit » produit par notre galaxie.

En théorie, note un récent reportage de la revue Nature, il serait possible de limiter les interférences. Si on songe que, sur Terre, des initiatives locales ont donné naissance à des « zones de silence radio » dans les parages de certains observatoires de radioastronomie, il serait peut-être possible de réduire le « bruit » des engins en orbite lunaire. À condition que ces nouveaux joueurs n’y voient pas un obstacle à leurs ambitions...

 

Image: Représentation d’artiste d’un radiotélescope installé dans un cratère / Vladimir Vustyansky / JPL / NASA

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