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On observait la tendance à la hausse depuis quelques années, c’est maintenant officiel: pour la première fois, la Chine a dépassé les États-Unis dana le classement des plus grands contributeurs aux revues de science de haut niveau. 

Le « Nature Index » regroupe 82 revues de différents domaines scientifiques, incluant Nature, Science, Cell, Geophysical Research Letters ou Proceedings of the National Academy of Sciences. Mais il regroupe surtout les données sur les auteurs des recherches publiées, leurs institutions et leurs pays. 

Ailleurs dans la littérature scientifique, d’autres classements pointaient aussi dans cette direction. Par exemple, une compilation de 2018 de la National Science Foundation des États-Unis avait conclu que la Chine avait publié le plus grand nombre d’articles, toutes catégories confondues. La difficulté avec de telles bases de données est toutefois de tenir compte autant de la quantité d’articles publiés que de leur valeur. C’est ce que fait en partie l’Index de Nature qui, depuis sa création en 2014, fait choisir par des experts de différents domaines les revues « de haut niveau » qui feront partie du classement de l’année suivante. 

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L’index calcule aussi, ce qui a une importance dans le contexte géopolitique actuel, le pourcentage des auteurs par pays. Par exemple, un article dont la moitié des signataires provient de la Chine donne une « note » de 0,5 à ce pays. C’est ainsi qu’au final, la Chine obtient, pour l’année 2022, un total de 19 373, contre 17 610 pour les États-Unis. 

Par disciplines, la tendance est tout aussi nette: la Chine avait pris la tête des sciences physiques en 2021 et des données préliminaires des quatre premiers mois de 2023 suggèrent qu’elle aurait aussi devancé les États-Unis dans les sciences environnementales, ne laissant à ceux-ci que les sciences de la vie. 

Mais le classement a ses limites, note un reportage de la revue Nature elle-même. D’une part, publier davantage d’articles ne signifie pas nécessairement que cela se traduira par davantage de citations, le plus important indicateur de « l’impact » dans la communauté scientifique. D’autre part, il y a donc l’aspect géopolitique: les tensions des dernières années auront inévitablement un impact —en fait, en ont probablement déjà un— sur les collaborations internationales entre les chercheurs de Chine et de certains pays, au premier chef les États-Unis. Avec des répercussions imprévisibles, et pas juste sur les classements.

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