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Le président de la prochaine conférence des Nations unies sur le climat (COP28) se dit convaincu que la sortie des carburants fossiles est « inévitable », mais refuse de parler de délai. Il faut rappeler que Sultan Al Jaber est aussi président de la compagnie pétrolière nationale des Émirats arabes unis, le pays qui accueille cette année la COP.

Ce double chapeau a été maintes fois critiqué par les environnementalistes —quoique pas par les gouvernements des grandes puissances, dont les États-Unis et l’Union européenne. En mai dernier, il a semblé louvoyer sur l’expression « sortir des carburants fossiles », lui préférant l’expression « sortir  des émissions fossiles » —une différence pas si subtile, puisqu’elle peut se traduire par des décennies supplémentaires de production de CO2, moyennant des technologies (qui n’existent pas encore) pour les « entreposer ».

C’est dans ce contexte que, dans une entrevue accordée cette semaine au journal britannique The Guardian, à l’occasion de sa rencontre avec les ministres de l’Environnement de 40 pays, il a insisté sur la fin « inévitable » de l’utilisation des carburants fossiles. Mais en se gardant bien de proposer des objectifs ciblés ou datés. Cette rencontre ministérielle, tenue jeudi à Bruxelles, était l’occasion pour lui de présenter son programme pour la COP28 de novembre prochain.

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On y retrouve entre autres l’intention d’amener la communauté internationale à s’engager à tripler d’ici 2030 la production d’énergies renouvelable, doubler les économies d’énergie et doubler la production d’hydrogène. Dans son discours jeudi, Al Jaber a également insisté sur le retard de la plupart des pays quant à leurs cibles de réduction des émissions, sans nommer les principaux retardataires.

Est également inscrite à l’horaire de la COP28, une évaluation officielle des « progrès » vers la cible qui avait été fixée lors de la COP de Paris, en 2015, soit d’éviter de dépasser le seuil du 1,5 degré Celsius d’augmentation par rapport à avant la Révolution industrielle du 19e siècle. Or, même sans évaluation officielle, tous les suivis effectués par des chercheurs ou des groupes militants convergent pour dire que ce seuil sera dépassé d’ici quelques années.

Au terme de cette rencontre ministérielle, un groupe de 18 pays, incluant des États insulaires mais aussi la France et l’Allemagne, a publié un appel à « une sortie urgente des énergies fossiles ». « Nous devons atteindre le pic d’émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2025 au plus tard », disent-ils.

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