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Une autre manchette sur le réchauffement a rapidement fait le tour du monde ce mardi: des canicules comme celles des dernières semaines auraient été « presque impossible » sans le réchauffement climatique créé par l’humain. Pourtant, pour les scientifiques, la nouvelle est « ennuyante »

« C’est une étude très ennuyante, oui », déclare la climatologue Friederike Otto au micro de la radio américaine NPR. « D’un point de vue scientifique, il n’y a rien de nouveau, parce que nous savons cela depuis longtemps, et nous voyons exactement ce que nous nous attendions à voir. » 

La nouvelle en question provient du groupe international de chercheurs World Weather Attribution (WWA). Cette « science de l’attribution » est née de la volonté de tenter d’extraire de la masse de données climatiques celles qui permettent « d’attribuer », tantôt à l’activité humaine, tantôt à la nature, la responsabilité d’événements météorologiques majeurs. 

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Plus de 500 études d’attribution publiées à ce jour ont conclu, en majorité, que les catastrophes météorologiques de la dernière décennie étaient plus probables ou plus intenses à cause des changements climatiques causés par l’humain. 

Cette semaine, leur analyse concluait que les vagues de chaleur qui ont frappé l’Europe, la Chine et l'Amérique du Nord dans la première moitié de juillet, avec des températures dépassant les 45 degrés Celsius, auraient été « presque impossible » sans la contribution humaine. Là où de telles canicules auraient été vouées à survenir une fois par siècle, on peut désormais s’attendre à les revivre une fois tous les 15 ans en Amérique du Nord, une fois tous les 10 ans en Europe et une fois tous les cinq ans en Chine. Voire, tous les « deux à cinq ans » si le réchauffement atteint les 2 degrés par rapport à l’ère pré-industrielle (il est à présent à 1,2 degré).  

« De telles canicules ne sont plus rares et la chose la plus importante est que ces extrêmes tuent des gens », a ajouté Otto lors de la conférence de presse de mardi où étaient présentée cette analyse. Friederike Otto est également co-fondatrice du WWA et professeure au Collège universitaire de Londres. 

« Nous faisons face à une hausse des risques à cause de la chaleur », a renchéri lors de cette conférence de presse Julie Arrighi, directrice du Centre de recherche sur le climat de la Croix-Rouge et chercheure associée au WWA. 

L’analyse du WWA —qui n’est pas une étude révisée par les pairs— s’est appuyée sur les données météorologiques allant jusqu’au 18 juillet.

Rappelons que plus tôt ce mois-ci, des records de température ont été battus dans le sud de l’Europe, dans l’ouest des États-Unis et en Chine, que la moyenne mondiale de la première semaine de juillet a été la plus élevée depuis que de tels calculs sont faits et que, selon le programme européen Copernicus, la première quinzaine de juillet sera probablement elle aussi la plus chaude depuis que de telles mesures sont prises. 

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