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C’est la plus grosse compilation de données sur la sécurité des vaccins contre la COVID à avoir été publiée. Elle confirme que les effets secondaires étaient aussi peu nombreux que prévu, mais elle a été bizarrement interprétée, dans certains cercles, comme si elle avait conclu que les vaccins étaient dangereux.

À titre d’exemple, l’encéphalomyélite aiguë disséminée, un des 13 effets secondaires mentionnés, a été observée dans 7 cas sur 183 millions de doses, ou 0,038 cas par million. Et les fameuses myocardites, sans doute l’effet secondaire qui a le plus inquiété au début de la campagne de vaccination, apparaissent chez une personne sur 1,75 million, et uniquement avec un des vaccins. 

L’étude en question, parue le 12 février sous la direction de l’épidémiologiste danoise Kristýna Faksová, a consisté à fouiller dans les données de huit pays, données totalisant 99 millions de personnes, à la recherche d’effets « indésirables » pendant la période allant de décembre 2020 à août 2023. Les chercheurs ont alors comparé les occurrences de ces effets secondaires avec celles de la période 2015-2019: c’est ce qu’on appelle le ratio « effets observés » par rapport aux « effets attendus » —le but étant donc de déterminer si la campagne de vaccination massive contre la COVID avait conduit à observer plus souvent ces effets secondaires. 

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Et ce qui distingue cette compilation, c’est l’immense ampleur des données. Au point où il devient possible d’identifier des effets secondaires très rares —qui, par exemple, ne seraient pas apparus avec un échantillon de « seulement » quelques millions de personnes. Les 13 effets secondaires recherchés étaient autant de nature neurologique, comme le syndrome de Guillain-Barré, que cardiaque ou hématologique (qui concerne le sang).

Au final, l’étude démontre que le faible taux d'effets secondaires observés est similaire à ce qui avait prévu et observé depuis trois ans. « Cette analyse multi-pays confirme les signaux de sûreté pré-établis pour les myocardites, les péricardites, le syndrome de Guillain-Barré et les thromboses veineuses cérébrales. » Qui plus est, notent les auteurs, certains des effets secondaires rares observés plus souvent en 2021-2023 qu’en 2015-2019 pourraient aussi avoir été causés par le virus de la COVID. 

Mais sur les réseaux sociaux, des opposants à la vaccination et même des politiciens identifiés ces dernières années aux mouvances complotistes, ont cru lire dans cette étude —ou dans les interprétations erronées qui en ont été faites sur certains sites— la preuve qu’on viendrait tout à coup d’identifier des effets secondaires graves aux vaccins contre la COVID. 

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Au point où au moins l’un des auteurs, l’épidémiologiste Anders Hviid, a senti le besoin d’intervenir sur les réseaux pour corriger ceux qui faisaient dire à son étude ce qu’elle ne disait pas. Par exemple, rappelle-t-il, le risque de myocardite associé au premier vaccin Moderna se situe, dans leurs données, à 1 cas par 1,75 million de personnes vaccinées. C’est moins que le risque de myocardite chez les personnes infectées par la COVID, qui est plutôt de 40 par million. En fait, ces trois dernières années, d’autres études ont même noté un taux de myocardites plus élevé chez les personnes non-vaccinées que chez les vaccinées.

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