vaccin-fiole-seringue.jpg

Pendant la pandémie, on avait pu constater que l’adhésion à un parti politique faisait une différence quant au respect (ou non) des mesures sanitaires ou quant à la confiance (ou non) à l’égard des médecins ou des scientifiques. Or, voilà qu’une étude le confirme d’une nouvelle façon : aux États-Unis, plus une région vote pour le parti républicain, plus ses patients sont enclins à prétendre avoir eu des effets secondaires à cause d’un des vaccins contre la COVID.

Plus spécifiquement, une hausse de 10% des votes pour le parti républicain lors de l’élection présidentielle de 2020 semble associée à une hausse de 5% du nombre d’effets secondaires rapportés, et surtout, à 25% plus de chances d’avoir rapporté des effets secondaires graves.   

L’étude s’est penchée sur la base de données VAERS (Vaccine Adverse Event Reporting System), qui repose sur des rapports volontaires : autrement dit, n’importe qui peut y rapporter n’importe quel effet secondaire, sans que ceux-ci n’aient eu à être vérifiés par des professionnels de la santé. Depuis sa création en 1990 par les autorités américaines de la santé, VAERS sert de point de départ aux chercheurs ou aux médecins: pour vérifier les effets secondaires rapportés, afin de voir s’ils collent à la réalité.

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

La base de données ne peut toutefois pas être utilisée comme source d’information pour valider des chiffres sur les effets secondaires. Un fait que les concepteurs de VAERS eux-mêmes soulignent sur leur site. Mais qui n’a pas empêché VAERS de devenir un terreau fertile à la désinformation pendant une partie de la pandémie.

Pour avoir une base de référence, les chercheurs ont comparé les déclarations (620 000 en tout) inscrites entre 2020 et 2022 dans VAERS concernant les vaccins contre la COVID, avec les déclarations d’effets secondaires inscrites à propos des vaccins contre la grippe, entre 2019 et 2022. Leur étude est parue le 29 mars. Curieusement, on n’observe pas une semblable corrélation politique autour des vaccins contre la grippe, ce qui suggère quelque chose d’unique dans la « politisation » de la COVID.

Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’une telle association entre politique et attitude face à la vaccination contre la COVID est notée. En fait, d’autres recherches ont remarqué une association beaucoup plus grave: 

  • Le taux de mortalité causé par la COVID est plus élevé dans les comtés des États-Unis qui ont voté le plus pour Donald Trump en 2020: à la fin de 2021, ce taux de mortalité dû à la COVID était trois fois plus élevé que dans les comtés qui avaient voté pour Joe Biden. 
  • Il en est de même dans les comtés où la proportion des électeurs qui se sont enregistrés comme républicain est la plus élevée. 
  • Et on observe aussi cette corrélation avec les élus locaux : plus ceux-ci sont républicains (les chercheurs avaient pris en compte les élus du Congrès de 2020 et le gouverneur de l’État) et plus le taux de mortalité dû à la COVID était élevé entre avril 2021 et mars 2022. 

C’est également une donnée qu’on ne peut pas s’empêcher de mettre en lien avec le fait que c’est dans les États des États-Unis qui ont le plus voté pour le parti républicain aux élections de 2020, qu’on retrouve les plus faibles taux de vaccination contre la COVID.

Je donne