
L’état des coupes dans le financement de la recherche aux États-Unis se précise. Après des semaines à entendre des récits de subventions arbitrairement éliminées et de programmes disparus, voit-on des tendances se dégager?
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L’état des coupes dans le financement de la recherche aux États-Unis se précise. Après des semaines à entendre des récits de subventions arbitrairement éliminées et de programmes disparus, voit-on des tendances se dégager?
Si on examine uniquement les coupes à la National Science Foundation (NSF), le principal organisme qui subventionne la recherche, les effets se font sentir dans tous les secteurs —soit loin au-delà des recherches soi-disant « woke » que le nouveau gouvernement utilise comme justification. Par exemple, si on compare la moyenne des subventions attribuées pendant les cinq premiers mois des années 2015-2024 avec les montants attribués jusqu’ici en 2025, le déficit est de 51%, selon une compilation publiée le 22 mai par le New York Times. Avec un sommet de 72% en physique et mathématiques, de 71% en éducation et de 61% en biologie. Quelques « sous-disciplines » (d’après les définitions utilisées par la NSF) sont en hausse, comme cybersécurité et « cyberinfrastructures ».
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En chiffres absolus, ça représente environ 1 milliard$ de moins, à la fin-mai, par rapport à la moyenne de la décennie précédente, uniquement pour l’attribution de nouvelles subventions de recherches. Mais les coupes vont plus loin, puisque l’administration a d’ores et déjà interrompu 1600 recherches en cours, représentant environ 1,5 milliard$, dont au moins 40% des sommes avait déjà été dépensées.
La catégorie « Éducation », qui représentait une moyenne de 135 millions$ lors des années précédentes, regroupe tout ce qui touche à l’enseignement des sciences et des technologies (ou « STEM », pour science, technology, engineering and mathematics). Or, beaucoup de ces subventions tournent autour d’initiatives pour valoriser la science et promouvoir les carrières chez les jeunes d’âge scolaire et préscolaire. Ce secteur est, de loin, le plus touché par l’interruption des recherches en cours.
Ces coupes sont l’équivalent d’une « blessure auto-infligée », commente dans le Times le président d’un organisme de recherche sur les politiques scientifiques, Robert Atkinson. Son organisme s’inquiète du fait que la Chine avait probablement déjà dépassé les États-Unis pour le nombre de recherches produites annuellement.
Atkinson voit aussi dans la « blessure auto-infligée » un impact sur l'économie du pays dans son ensemble: « s’ils réussissent avec ces coupes, le résultat sera une croissance économique réduite, moins d’innovation, moins d’entreprises émergentes ».