
La planète a franchi deux étapes symboliques dans la transition énergétique: au cours du premier semestre 2025, l’électricité produite par le solaire et l’éolien a dépassé pour la première fois celle produite par le charbon.
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En parallèle, la croissance de ces énergies renouvelables a été plus rapide que la demande, ce qui pourrait d’ailleurs avoir contribué au léger recul du charbon: une partie des « surplus » de l’éolien ou du solaire ont remplacé, dans certaines régions, une électricité qui aurait autrement été produite par les centrales au charbon.
Cela signifie que le solaire et l’éolien grossissent à présent assez vite pour combler les besoins croissants en électricité, lit-on dans le rapport publié le 7 octobre par la firme britannique Ember. Il s’agit là d’un renversement de perspective par rapport à l’époque où on les considérait comme des sources « alternatives ». Les trois quarts de cette croissance des besoins sont venus de la Chine (54%) et des États-Unis (21%), l’Inde occupant une lointaine troisième place (3,3%).
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Et c’est en fait à l’énergie solaire qu’on doit le gros de cette croissance: à travers le monde, la quantité d’électricité produite par les panneaux solaires a augmenté de 30% au cours des six premiers mois de 2025 par rapport à la même période de 2024. La croissance qu’on doit à l’éolien n’a été que de 7%.
On parle ici uniquement de l’électricité: ces chiffres ne tiennent donc pas compte des transports et des besoins pour l’industrie, où les carburants fossiles tiennent encore le haut du pavé.
Séparément, l’Agence internationale de l’énergie a publié le même jour ses dernières prévisions sur la croissance du secteur à l’horizon 2030. On y lit que les énergies renouvelables pourraient avoir doublé d’ici la fin de la décennie, 80% de cette nouvelle capacité provenant du solaire. La Chine restera, de loin, le plus gros marché.
Cette croissance rapide des énergies vertes, qu’on doit effectivement en bonne partie à la Chine et, dans une moindre mesure, à l’Inde, apporte un argument de plus à l’effet que la planète est peut-être en train de passer le cap du pic pétrolier. C’est-à-dire ce moment où la production de pétrole va cesser pour la première fois de croître année après année, pour entamer une décroissance —dont la vitesse dépend des efforts qu’y mettront les gouvernements.