
Un « oeil électronique », dans ses premiers tests sur des humains, a permis à une trentaine de personnes qualifiées « d’aveugles fonctionnelles » d’être capables de lire.
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Ce qui aurait pu passer pour de la science-fiction prend la forme d’un implant de 2 millimètres de côté, et de 30 millièmes de millimètre d’épaisseur, qui est placé, par chirurgie, sous la rétine afin d’y remplacer les cellules sensibles à la lumière. Il est sans fil ce qui, si ça fonctionnait, serait un immense progrès par rapport aux implants expérimentaux précédents.
Les personnes qui ont fait l’objet de ce test avaient perdu leurs cellules photosensibles en raison de ce qu’on appelle la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Cette maladie est la principale cause du déclin irréversible de la vision à travers le monde et il n’existe aucun traitement. Elle peut apparaître à partir de l’âge de 50 ans, mais frappe plus souvent des personnes de plus de 65 ans.
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Une année après l’installation de cet implant, 27 des 32 participants avaient amélioré leur vision de façon significative. L’appareil doit être utilisé en compagnie de lunettes contenant une caméra qui convertit les images en signaux que peut alors décoder l’implant. Les résultats de cet essai clinique réalisé en Europe sont parus le 20 octobre dans le New England Journal of Medicine.
L’expression « aveugle fonctionnel » désigne une personne qui présente une vision fluctuante ou une déficience visuelle : elle voit en partie, surtout en périphérie, mais est incapable de lire, même avec des lentilles spéciales ou les outils de grossissement de caractères. Avec cet « implant sous-rétinien », appelé PRIMA (photovoltaic retina implant microarray), la vision n’est pas parfaite: par exemple, la personne voit en noir et blanc. On parle de plus d’une acuité visuelle de 20/40, ce qui veut dire qu’il faut être à 20 pieds pour voir quelque chose qu’on aurait pu voir à 40 pieds. Mais c’est par rapport, selon l’étude, à une acuité visuelle moyenne de 20/320 chez ces gens, avant l'implant. La personne peut à nouveau lire et être à nouveau capable de fonctionner sans aide pour certaines des activités du quotidien.
Le gros bémol, note la revue Nature, est qu’il faut à l’usager des mois d’un « entraînement intensif » pour utiliser l’implant « de façon optimale ». Un essai avec un groupe « placebo » —c’est-à-dire, dans ce cas-ci, qui aurait reçu les lunettes et l’entraînement, mais pas l’implant— reste à faire.