En me présentant plus tôt cette année devant Jose Emilio, Zachari, Samuel et les autres élèves de la classe de sciences de deuxième secondaire de Madame Laprise, je savais que je ne laisserais personne indifférent. J’étais sûr qu’il y aurait des «pour» et des «contre». Car donner son corps à la science à sa mort, savoir que des étudiants le dissèqueront dans le cadre de leurs cours d’anatomie, cela exige pour chaque personne quelques moments de réflexion…
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Quoi qu’il en soit, voici les mots que j’ai utilisés quand je me suis retrouvé devant les élèves:
«Bonjour ! Mon nom est Luc Dupont. Je suis journaliste scientifique, notamment à l’Agence Science-Presse. J’ai aujourd’hui 51 ans; j’en suis donc à ma cinquante-deuxième année. Si j’atteins l’âge que me réserve mon espérance de vie, si mes proches respectent bien mes dernières volontés et font ce qu’il faut pour que mon don soit fait dans les meilleures conditions, bref si tout se passe bien, mon corps deviendra disponible pour sa première leçon d’anatomie (et qui plus est pour des étudiants qui ne sont pas encore nés), dans plus ou moins 30 ans.»
«Ce don de mon corps à la science, plus précisément aux étudiants de médecine qui l’utiliseront pour leur apprentissage de l’anatomie, est pour moi une occasion de poser un geste synthèse de mon parcours jusqu’à maintenant. Journaliste de carrière, j’ai contracté une dette importante auprès des nombreux scientifiques qui m’ont toujours donné généreusement, temps, explications et patience. Alors ce don de ma chair comme vecteur d’apprentissage constitue pour moi, en quelque sorte, un ultime exercice de vulgarisation scientifique; et donc une opportunité magnifique de leur redonner à mon tour quelque chose de pertinent. Ce faisant, mon geste à venir donnera à ma vie d’aujourd’hui, à ces années qu’il me restent à vivre sur la planète Terre, un surplus de signification, ne serait-ce qu’en sachant que même mort, je continuerai encore quelques années à être utile à ma société, à mon beau Québec!»
Après avoir entendu ses mots, Jose Emilio, Zachari, Samuel et les autres élèves de la classe de sciences de deuxième secondaire de Madame Sarah Laprise, m’ont fait parvenir les textes que voici. Bonne lecture!
Luc Dupont Journaliste scientifique