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Alors qu’un nouveau rapport sur la consommation d’alcool et la santé vient d’être publié, une récente étude menée sur des souris rappelle les dangers de l’alcool pour les embryons en début de grossesse.

En janvier 2023, le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS) a publié les Repères canadiens sur l’alcool et la santé[1]. Ce rapport conclut que, même consommé en petite quantité, l’alcool peut avoir des effets nocifs sur la santé. Ainsi, boire deux consommations ou moins par semaine permettrait d’éviter les conséquences néfastes de l’alcool pour soi-même et pour les autres. Toutefois, l’abstinence offrirait de nombreux avantages pour la santé.

Les directives les plus récentes du CCDUS recommandent l’abstinence d’alcool lors d’une grossesse. En effet, ne pas boire d’alcool permettrait aux femmes enceintes d’éviter les troubles du spectre de l’alcoolisation fœtale (TSAF) chez leur enfant à naître. Ce trouble, causé par l’exposition d’un fœtus à l’alcool, toucherait de 600 000 à 1 million de nouveau-nés par année dans le monde [2]. Alors que les cas plus légers peuvent passer inaperçus, les cas les plus sévères d’alcoolisation fœtale peuvent entraîner chez l’enfant des anomalies morphologiques et des retards de développement [3]. Ainsi, une forte consommation d’alcool (ou binge drinking), décrite comme quatre consommations et plus en une occasion pour les femmes [4], peut contribuer à l’apparition d’un TSAF chez le fœtus en raison de modifications dans la régulation de ses gènes[5]. Ces modifications peuvent avoir de graves conséquences sur le développement, notamment en début de grossesse, lorsque la personne ignore qu’elle est enceinte.

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Certains facteurs nutritionnels pourraient toutefois s’avérer partiellement protecteurs contre les effets nocifs de l’alcoolémie fœtale. Dans une étude publiée en mars 2023, l’équipe de recherche du Dr Serge McGraw du Centre de recherche du CHU Sainte-Justine a observé que les embryons des souris femelles ayant une diète enrichie en acide folique, en vitamine B12, en choline et en bétaïne étaient moins affectés par les TSAF à la suite d’une forte consommation d’alcool [6]. Bien que ces nutriments aient potentiellement la capacité de minimiser le côté néfaste de l’alcool, cette étude fait surtout ressortir les conséquences négatives d’une forte consommation d’alcool en début de gestation. L’équipe de recherche a en effet observé chez les souris des défauts de croissance et des malformations morphologiques. Ainsi, malgré les potentiels effets protecteurs apportés par les nutriments, les dangers de la consommation d’alcool en début de grossesse semblent bien réels.

— Un article rédigé par Corinne Leveau, étudiante au programme de doctorat en biochimie à l'Université de Montréal

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