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«Non, non, j'ai dit non. Je ne sais pas où on peut acheter des étoiles. Les étoiles ne sont pas à vendre.» J'ai prononcé ces paroles, avec exaspération et raccrocher le téléphone. Ça recommence, ai-je pensé. Cela faisait un bail que quelqu'un ne m'avait pas téléphoné pour me poser une telle question.

Chaque fois, une légère colère s'empare de moi. Quelles idées vendre des étoiles, des terrains sur la Lune ou sur Mars? Et surtout combien sont étranges les personnes qui succombent aux assauts d'escrocs en tout genre?

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Et comme toujours, je finis par me calmer. La quiétude revenue, je glisse dans un doux rêve.

J'imagine des étoiles repues qui coulent des jours paisibles dans l'immensité de l'espace. Bucoliques, elles sirotent l'hydrogène et recrachent de l'hélium. Leur vie s'écoule, paisible, dans une perpétuelle somnolence (la somnolence de milliards de bombes atomiques qui exploseraient toutes en même temps). Les plus vieilles explosent, ainsi, tranquilles, depuis près de 14 milliards d'années. Les plus jeunes s'égaient joyeusement dans les gigantesques nuages de poussière qui les ont vus naître. Toute la société des étoiles repose sur un indéfectible respect des lois de la physique.

Mais depuis quelque temps une rumeur court d'étoile en étoile et jette le trouble sur les plus vulnérables. Certaines seraient encombrées de minuscules cailloux satellites ou de petites bulles de gaz, dont les farandoles étourdissent. Celles qui en sont: affligées en éprouvent de la honte et, parfois, exaspérées, courroucées, se gonflent démesurément et engloutissent les bulles et les cailloux indésirés.

Le désarroi et l'incrédulité atteignent des degrés inégalés lorsque la communauté des étoiles apprend que sur l'un des cailloux pullule une espèce démesurément prétentieuse. Des créatures insignifiantes qui affirment «connaître Dieu». Elles pensent penser et expliquer l'Univers, dont elles estiment, armées de leur seule et colossale logique déductive, avoir été capables de dresser la carte et de déterminer son âge. Quelle insolence! se disent les plus vieilles des étoiles. Ces créatures, la cartographie terminée ambitionne de prendre possession de tout ce que contient l'Univers.

Mais l'insolence ne s'arrête pas là. La stupidité des créatures non plus. Ni la naïveté de certaines. Parce qu'il paraît que l'on peut maintenant, sur ce caillou habité qui se nomme Terre, «acheter» une étoile et l'offrir en cadeau à un être cher. Il paraît que, sur Terre, les escrocs vendeurs d'étoiles prospèrent et prolifèrent. Il paraît que pratiquement tout le monde connaît quelqu'un qui «possède» une étoile (avec certificat garanti dans une voûte en Suisse ou dans un autre pays sur).

Décidément, se disent les plus vieilles des étoiles en mâchant leur chique d'hydrogène philosophale, cette espèce-là sur le caillou n'a pas encore bien assimilé les lois de la raison ni de la physique.

Alors?

Qu'offrir une personne qui «aime» les étoiles? Peut-être une carte de membre d'un club d'astronomie. Il en existe un peu partout au Québec (consulter la liste à l'adresse suivante: http://www.faaq.org/membres/index.htm). Votre choyé pourra ainsi toute l'année donner libre cours à son imagination au cours de conférences-causeries. Celles-ci sont offertes chaque mois, souvent chaque semaine. Et cela gratuitement pour les membres du club. Un club où on rencontrera à chaque visite de nombreux fiévreux aux étoiles.

On peut également offrir des billets d'accès à des installations à caractère astronomiques. Voici quelques propositions: Aster (la station de vulgarisation et de loisirs scientifiques du Bas-Saint-Laurent), Saint-Félicien au (Lac-Saint-Jean), Mont-Cosmos (Beauce), Observatoire du Cégep de Trois-Rivières, l'AstroLab du mont-Mégantic (au pied de l'observatoire du même nom).

Surveiller toujours votre journal local vous y trouverez peut-être de l'information sur des ressources insoupçonnées.

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