Les humains mangent les grands requins. Les requins mangent les raies et les raies se nourrissent de mollusques. La mort de l’industrie des fruits de mer aux États-Unis pourrait être directement reliée à la surpêche des requins.

Toutes les études biologiques le démontrent. La vie des très grandes et des très petites créatures marines est interreliée. Et bien que le requin soit un prédateur redoutable, il est un animal vulnérable qui a un rôle clé dans l’écosystème marin.

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Ransom Myers et ses collègues de l’Université de Dalhousie, à Halifax, ont découvert que la population de plusieurs variétés de grands requins a chuté de 97% à 99%. De nombreuses espèces de requins des grandes profondeurs, les requins tigres, les grands requins blancs, les requins-taupes et les requins pèlerins sont en danger d’extinction. Le requin bleu est qualifié vulnérable. Le déclin de leur population est largement dû à une demande de plus en plus grande pour la viande et les nageoires de requin et parce que les grands requins se retrouvent souvent emprisonnés dans les filets des pêcheurs. Plus de 73 millions de requins sont capturés chaque année pour le commerce des nageoires. Leur croissance lente, leur maturité tardive et leur faible taux de reproduction les rendent particulièrement sensibles à la surexploitation et leurs populations ont beaucoup de mal à se reconstituer une fois qu’elles ont été décimées.

Le déclin du nombre de grands requins, dont les ancêtres ont été témoins de l’arrivée et de la disparition des dinosaures, aurait des effets dramatiques sur la chaîne alimentaire marine. Pendant que la population des grands requins chute, celle de leurs proies, les petits requins et en particulier celle des raies a augmenté. Leur nombre s’est multiplié par dix depuis les années 1970. Les raies dévorent de grandes quantités de fruits de mer incluant les pétoncles, les huîtres et les palourdes. «La disparition des grands requins entraînerait des pertes importantes pour la pêche commerciale, particulièrement pour la pêche aux pétoncles», explique Ellen Pikitch, directrice exécutive du Pew Institute for Ocean Science, à Miami. « Ces résultats démontrent la nécessité d’adopter des politiques de pêche beaucoup plus respectueuses de l’écosystème de la mer.»

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