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Difficile de croire que, 30 ans plus tard, le sida soit encore une maladie qui provoque discrimination à grande échelle et isolement social. C’est pourtant la seule chose sur laquelle huit experts d’horizons différents s’entendaient, lundi soir, lors du congrès de l’Association francophone pour le savoir.

Réunis dans le cadre d’un Café scientifique intitulé « Le sida 30 ans après : une maladie toujours exceptionnelle? », les experts ont commencé par répondre à la question du titre : oui, huit fois.

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Étrange Café scientifique, toutefois. Au lieu d’un échange à bâtons rompus dans un café ou un bar, il s’agissait plutôt d’un panel d’experts réunis sur la tribune d’un auditorium de l’Université de Sherbrooke, et se livrant à un débat d’experts. Le point le plus litigieux étant le concept de « responsabilités partagées », apparemment davantage débattu en France qu’au Québec.

Ce concept serait la seule façon, aux yeux de Gilbert Émond, de l’Université Concordia, de sortir de l’impasse de la discrimination et de l’isolement social. Plutôt que de continuer à mettre toute la responsabilité de la transmission du virus sur les épaules de la personne contaminée — ce vers quoi tendent les décisions judiciaires —, il serait temps, en 2011, que « tout le monde reconnaisse » que « vous baisez, donc il y a un risque ». Réjean Thomas, de la clinique L’Actuel, à Montréal, raconte que « les hommes homosexuels acceptent le principe du risque partagé, mais pas les femmes », ce qui pourrait suggérer une lacune dans les campagnes de sensibilisation.

Reste qu’au-delà de la théorie, ce concept poserait un problème d’application : même les juristes, a souligné une personne dans la salle, « ne savent pas ce que c’est, la responsabilité partagée ».

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