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Le nouveau budget québécois fait la part belle au Plan Nord. Mais qu’en est-il de la planification écologique de ce Nord si riche... d’espoirs?

Les mouvements écologiques et le milieu scientifique s’étonnent que peu d’argent soutienne l’un des axes les plus importants du projet : la protection de 50% du territoire. C’est le fil conducteur de notre émission de cette semaine, avec nos trois invités, tous concernés à des degrés divers.

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On parle plus de développement durable dans le budget que de protection des écosystèmes. Un oubli? Le Nord va-t-il réellement nous rendre riches? Le développement peut-il être durable? Comment protéger un tel territoire?

Nos invités :

En musique : juste pour rire, Le rock du Plan Nord, par Boucrate.

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Je vote pour la science est diffusée le mardi à 11h à Radio Centre-Ville (102,3 FM Montréal). Vous trouverez sur cette page des liens vers les émissions précédentes. Pour en savoir plus sur l'initiative Je vote pour la science, rendez-vous ici. Vous pouvez également nous suivre sur Twitter et nous télécharger sur iTunes.

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Transcription de la première partie

Isabelle Burgun (IB): Dans le dernier budget québécois, il y a de belles initiatives comme les objectifs de réduction des gaz à effet de serre - Québec veut réduire de 20 % ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à leur niveau de 1990, d’ici 2020.

Il encourage aussi un virage vert pour le transport avec un crédit d’impôt pour les acheteurs de voitures écoénergétiques.

Pourtant les milieux écologiques ne l’ont pas accueilli favorablement. C’est que le Plan Nord prend beaucoup de place dans le budget mais pas du côté de l’écologie, plutôt de l’industrie.

Québec mettra ainsi en place le Fonds du Plan Nord pour gérer les dividendes, les redevances minières, les taxes et les impôts générés par l’exploitation des ressources du Nord. La gestion du Fonds du Plan Nord sera confiée à Investissement Québec.

PL: La semaine dernière a été la semaine de tous les budgets... après le Québec, le gouvernement fédéral a lui aussi sorti le sien.Y avait-il un peu plus de place pour l’environnement ?

IB: Le budget fédéral mentionne le mot environnement 74 fois mais il y a peu de référence à l’eau, le sol ou le climat. C’est plutôt le volet économique qui prend lui aussi toute la place. http://envirolaw.com/federal-budget-2011/

Le gouvernement Harper veut aussi alléger le processus d'évaluation environnementale : cela ne devrait pas avoir d'impact sur les projets concernant le nord du Québec – qui répondent de la convention de la Baie-James.

PL: Mais auparavant... En plus du budget québécois, il a aussi été question de science dans le budget déposé à Ottawa jeudi dernier, et ça a donné lieu à des interprétations contradictoires.

Par exemple, l’Acfas, qui réunit quelques milliers de chercheurs francophones au Québec et ailleurs au Canada, a salué dans un communiqué l’effort qu’a fait le gouvernement pour investir dans la recherche, compte tenu du contexte d’austérité que l’on vit en ce moment. A l’inverse, l’Association canadienne des professeurs d’université, a reproché à ce budget de ne se concentrer que sur des investissements dans des recherches qui ne profiteront qu’à l’entreprise.

Dans le langage des chercheurs, on parle dans ce cas de recherches appliquées, par opposition à la recherche fondamentale, qui est celle qui est plus théorique et qui n’aura des impacts qu’à long terme.

Au coeur de ce problème : un gros travail de révision des subventions canadiennes à la recherche et au développement, en cours depuis deux ans. Les experts ont salué en octobre dernier la publication du Rapport Jenkins, un comité formé par le gouvernement conservateur pour passer en revue toutes les aides que verse le fédéral à la recherche, en particulier les réductions de taxes et les incitatifs fiscaux.

Grosso modo, le rapport soulignait l’inefficacité de plusieurs de ces programmes, et un chapitre du budget de la semaine dernière était une réponse directe à cette critique. Il n’y a pas plus d’argent qu’avant en recherche, mais cet argent sera redistribué différemment. Par exemple, le Conseil national de recherches par exemple, un organisme subventionnaire dont l’existence remonte à 1916, cessera de subventionner la recherche fondamentale et devra se concentrer sur les besoins en recherche des entreprises.

L’objectif général de tous les changements de ce genre, comme le recommandait le rapport Jenkins, c’est d’avoir un secteur de l’innovation qui soit plus rentable, qui produise davantage de brevets donc crée davantage d’emplois.

Il était donc inévitable que ceux qui se préoccupent de la recherche fondamentale soient déçus, parce que, eux, sont de plus en plus laissés de côté. L’Acfas écrit dans son communiqué que ne pas investir dans la recherche fondamentale revient à appauvrir une société à long terme, puisque c’est à long terme que les retombées se font sentir.

(pause)

IB: Le 3e budget Bachand fait la part belle au Plan Nord.

Le gouvernement entend construire des routes et des chemins de fer et améliorer les infrastructures des communautés. 1,6 milliard de dollars y seront consacrés d’ici 2015 —presque 1,2 milliard pour l’amélioration des infrastructures !

Québec consacrera 500 millions en cinq ans pour attirer des partenaires privés. Le Fonds du Plan Nord gèrera les dividendes, les redevances minières, les taxes et les impôts générés par l’exploitation des ressources du Nord.

Mais où est passé le financement de la planification écologique du Plan Nord ? Les mouvements écologistes et le milieu scientifique s’étonnent que peu d’argent supporte l’un des axes les plus importants du projet : la protection de 50% du territoire !

Pour en discutez avec nous, nous avons comme invités...

(écoutez la suite à la 6e minute, en cliquant sur le lien audio ci-haut)

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