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L’exploitation de gaz de schiste peut causer des séismes, mais l’exploitation de pétrole aussi.

Il y a deux ans que l’histoire circule parmi les opposants à l’exploitation de gaz de schiste: les tonnes d’eau employées dans l’opération pourraient-elles être responsables de mini-séismes?

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Des géologues affirment avoir établi en quelques endroits des États-Unis une corrélation entre l’augmentation du nombre de séismes et les puits de gaz de schiste —depuis janvier, ils semblent avoir une cause solide en Ohio— tandis que d’autres géologues sont sceptiques.

Il faut souligner qu’en Ohio, les géologues ne pointent pas comme responsable la fracturation, c’est-à-dire l’opération qui consiste à expédier à très haute pression des tonnes d’eau à un kilomètre de profondeur pour faire éclater la roche contenant le gaz. Ils blâment plutôt les tonnes d’eaux usées qui restent là-dessous ou dont les exploitants se débarrassent en les vidant dans des formations naturelles de roches sédimentaires.

Mais voici qu’une étude apporte un bémol qui ne rassure ni ne lève le voile. Oui, la fracturation hydraulique peut légèrement augmenter le nombre de séismes dans un lieu donné; mais l’exploitation «conventionnelle» de pétrole et de gaz naturel en est aussi capable. Cette dernière implique elle aussi l’injection sous la terre de grandes quantités d’eaux usées, lorsqu'on veut aller chercher la partie la plus difficile à extraire du combustible.

Le rapport du Conseil national de recherche des États-Unis ne présente aucun calcul sur, par exemple, le taux d’augmentation des séismes qu’on pourrait associer à tel ou tel type d’exploitation. À Youngstown, Ohio, lieu d’exploitation du gaz de schiste, les rapports, en janvier dernier, parlaient de deux séismes de 2,7 et 4,0 à l’échelle de Richter, ce dernier étant juste à la limite de ce qui est perceptible par les humains.

Au final, la conclusion est qu’il s’agit d’un banal problème de physique, avant même d’être une question de géologie: expédier d’aussi grandes quantités d’eau là-dessous crée une pression inattendue sur les roches souterraines, augmentant le risque que dans la région, cette pression ne finisse par toucher une faille. D’où, un séisme. Les auteurs du rapport effleurent la politique en s’étonnant qu’aucune norme ne semble exister au sein d’aucune de ces industries —pétrole, gaz naturel, gaz de schiste ou même géothermie— pour minimiser les risques.

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