«La solution viendra de la route. Concevoir des rues en zigzag et plus étroites aide à modérer la vitesse», soutient Lynda Bellalite du département de géomatique appliquée de l’Université de Sherbrooke.
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Réduire la vitesse est la clé de la diminution de la mortalité routière. Selon la chercheuse, les campagnes de sensibilisation n’auraient pas un effet durable: «trois mois, tout au plus». Changer les panneaux de réductions de vitesse, non plus.
Rappelons qu’à seulement 50 km/heure, un impact entre une automobile et un piéton provoque la mort certaine de ce dernier. «Il ne s’agit pas juste de changer la règlementation de vitesse. Elle doit correspondre au type de route et à la zone desservie sinon cette mesure a un effet néfaste, car elle relâche la vigilance du conducteur.»
C’est pourquoi la chercheuse a mis au point un modèle destiné à identifier les paramètres qui jouent sur la vigilance du conducteur : multiplier les virages, varier les avancées de trottoirs, réduire la largeur des rues, multiplier les stationnements contigus et stimuler l’animation des rues par des commerces.
Intervenir sur la géométrie des routes induit alors un changement de comportement bénéfique et augmente la vigilance des usagers de la route.
Pour redessiner les routes de manière efficace, la chercheuse a d’abord réalisé un diagnostic de sécurité routière. Sur le terrain, elle a observé les différents paramètres de la circulation : nombre de véhicules et leurs mouvements, relevés de vitesse, trajets des piétons, tronçons de trottoirs, comportement des cyclistes, etc.
Elle a aussi pris les mesures de la rue, de la dimension de la chaussée et des trottoirs jusqu’aux délais d’attente des piétons. «Plus le délai d’attente est élevé, plus les piétons ont tendance à prendre des risques et à traverser alors qu’ils ne le doivent pas.»
L’ensemble des comportements des usagers de la route mis en relation avec le dépouillement des rapports d’accidents aux endroits concernés l’a aidé à analyser les différents éléments routiers à modifier afin de monter un projet de modération, soit une action destinée à améliorer la sécurité routière pour l’ensemble des usagers.
Son projet pilote sur la rue Galt Ouest, à Montréal —la première expérience canadienne de ce genre— avait permis de coupler les différents dispositifs (déplacement des avancées de trottoirs, terre-plein central, piste cyclable, etc.) à l’effet modérateur en milieu urbain. Malheureusement, une reconfiguration de cette artère risque d’en faire un projet d’aménagement finalement bien différent.





