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La vedette la plus «scientifique» des climatosceptiques vient de se faire descendre en flammes. Des documents révèlent que Willie Soon, présenté comme un astrophysicien à l’Université Harvard, a reçu plus de 1,2 million$ de l’industrie pétrolière, qu’il ne l’a jamais divulgué, qu’il n’a pas de formation en climatologie... et qu’il n’a jamais été astrophysicien à l’Université Harvard!

Dans sa correspondance avec ses généreux donateurs, il décrit certains de ses articles comme «livrables» ou ayant été «livrés», en échange de l’argent. Par exemple, en 2009, en échange des fonds de Southern Company, un géant américain du charbon, Willie Soon a promis de publier une recherche sur l’influence du Soleil sur les changements climatiques et de donner des conférences sur le sujet.

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Willie Soon, 49 ans, a en effet été depuis une décennie un vibrant défenseur de l’idée que l’humain n’a aucune influence sur le climat et que c’est le Soleil qui cause le réchauffement climatique.

Sa liste de donateurs, qui remonte à 2002, inclut aussi Exxon Mobil —un géant du pétrole— l’Institut américain du pétrole —le plus puissant lobby du domaine— et une fondation gérée par les frères Koch, omniprésents dans le financement de la droite conservatrice américaine. Souvent interrogé sur ses sources de financement au fil des ans, Willie Soon avait affirmé que celles-ci n’avaient pas influencé ses recherches.

Les documents ont été obtenus par Greenpeace et par un plus jeune organisme, le Centre d’enquête sur le climat, en passant par la loi américaine d’accès à l’information. Ils ont été envoyés à certains médias à la fin janvier.

Bien que souvent présenté par les émissions de radio et de télé de droite comme un «astrophysicien de Harvard», Willie Soon est en fait un employé à temps partiel de l’Institut Smithsonian. L’Institut Smithsonian est l’un des deux partenaires du Centre d’astrophysique Harvard-Smithsonian, qui emploie 300 personnes. M. Soon détient un doctorat en génie aérospatial.

Il a reçu peu de fonds fédéraux pour ses travaux depuis 10 ans, d’où son intérêt pour des fonds privés, qui servent à payer son salaire. Un fait qui a été admis par son employeur ces derniers jours, alors que ces documents commençaient à filtrer. Bien que le Centre Harvard-Smithsonian n’oblige pas ces chercheurs à dévoiler leurs sources de financement, il a annoncé en fin de semaine qu’il ferait une enquête là-dessus.

Depuis les années 1990, de plus en plus de revues scientifiques, elles, obligent toutefois leurs auteurs à dévoiler leurs sources de financement. Les documents dévoilés laissent croire que Willie Soon aurait failli à cette règle d’éthique dans au moins huit cas.

Ce pont d’argent construit par des compagnies à l’intention de chercheurs qui leur sont sympathiques est le même qui a été documenté par les historiens autour de la guerre au tabac des années 1960 à 1980. «Toute cette stratégie de création de doute repose sur la nécessité de créer l’impression qu’il existe un débat scientifique», explique l’historienne Naomi Oreskes au New York Times et auteure du livre Merchants of Doubt . Cela a valu à Soon, au fil des années, des invitations à témoigner devant des élus américains et un prix du «courage» de la part d'un influent groupe conservateur américain.

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