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La cloche de la fin des classes résonnait encore que de nouvelles coupes budgétaires frappaient le milieu québécois de l’enseignement de la science et de la technologie.

Le Ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MEESR) a en effet annoncé à la fin du mois dernier qu’il suspendrait pour un an les activités du Centre de développement pédagogique (CDP).Ces nouvelles coupes sont liées à celles déjà annoncées, il y a quelques semaines, en éducation.

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«Le CDP est une ressource très importante pour les professeurs de sciences au primaire et au secondaire et on craint que cette suspension se transforme en fermeture définitive», affirme Camille Turcotte, directrice générale de l’Association pour l’enseignement de la science et de la technologie au Québec.

Mandaté à l'origine par le MEESR pour soutenir l'implantation des programmes de science et technologie au primaire et au secondaire, le CDP s'est vu confier, avec l'arrivée en 2003 du renouveau pédagogique, la formation et le soutien des enseignants et des conseillers pédagogiques des commissions scolaires et des établissements d’enseignement du Québec.

«Le renouveau était bienvenu. Le problème, c'était son application en classe. C’est à ce niveau que le CDP intervient. Nous formons et soutenons les enseignants et les conseillers pédagogiques et les enseignants à travers tout le Québec», explique la coordonnatrice du centre, Brigitte Loiselle. Neuf cents enseignants et conseillers pédagogiques ont pu bénéficier de ce soutien pédagogique pour la seule année 2014-2015.

Avec la réforme, l’expertise technologique du CDP est devenue particulièrement précieuse pour les enseignants. «La réforme a beaucoup touché les sciences et les enseignants, moins bien formés, sont souvent peu à l’aise avec ces matières. Cette ressource est adaptée à la particularité de la matière bouleversée par le renouveau pédagogique», relève Camille Turcotte.

L’équipe du CDP compte seulement trois enseignants de science, libérés en «prêt de service» par les commissions scolaires —et donc payés par elles— et une secrétaire. «Nous avons déjà été plus nombreux, mais depuis 5 ans, nous sommes coupés. Nous fonctionnons aujourd'hui avec la moitié de notre budget», note Brigitte Loiselle, qui retournera à la rentrée prochaine à l’enseignement des sciences après 12 années passées au CDP.

«Cette décision n’est pas finale», nous assure-t-on du côté du Ministère de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur et la Recherche. «Nous avons des discussions avec le Centre de développement pédagogique et avec le Conseil du Trésor, pour approbation d'un budget», avance le relationniste du ministère, Pascal Ouellet.

En attendant, Mme Loiselle se fait rassurante. Le site Internet du CDP fonctionne et les enseignants peuvent encore consulter les ressources en ligne. «Mais évidemment, rien ne remplace une vraie assistance et de nombreux professeurs vont se finalement sentir bien seuls face aux tâches qui leur incombent», conclut la coordonnatrice.

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