C’est que leurs séquences génétiques, aussi fragmentaires soient-elles, révèlent surprise après surprise : dès 2010, les experts en avaient conclu qu’une sous-espèce d’humains qui n’étaient ni Néandertaliens ni Homo sapiens avait vécu dans la région de la Sibérie abritant la grotte de Denisova, il y a 50 à 100 000 ans.
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Aujourd’hui, avec la deuxième dent, on lui découvre plus de gènes communs avec le Néandertalien, mais on lui découvre aussi des gènes communs avec nous. Tout cela suggère qu’au cours des 100 000 dernières années, des familles de Dénisoviens ont eu des enfants avec des Néandertaliens et des Homo sapiens.
En résumé : deux branches de l’évolution — celle qui a donné naissance aux Néandertaliens et celle qui a conduit jusqu’à nous — se seraient séparées il y a environ 500 000 ans. Beaucoup plus tard, la branche conduisant aux Dénisoviens aurait divergé, et une poignée de ces derniers occupait donc la Sibérie il y a 100 000 ans, à une époque où les Homo sapiens n’avaient même pas encore quitté l’Afrique.
Quel groupe a ensuite déplacé l’autre et quand ? Un doigt et deux dents ne suffisent pas à le dire : les généticiens, dont l’analyse est parue le 15 novembre dans la revue PNAS, évaluent tout au plus que 5 % de l’ADN des peuples actuels de l’Océanie provient des Dénisoviens, contre 0,2 % des Asiatiques et des Amérindiens.