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Après le développement durable, place au vieillissement durable. La technologie occupera une bonne place dans cette voie d’avenir commune, pour que vieillir ne rime pas avec décrépitude, deuil et déclin. « Ce n’est pas seulement la technologie, mais ce que l’on fait avec, qui donnera une place à la créativité des aînés », annonce Margarida Romero de la faculté des sciences de l’éducation de l’université Laval.

 

La chercheuse collabore avec Ann-Louise Davidson et Giuliana Cucinelli, de l'université Concordia, afin de proposer aux aînés d’apprendre à coder pour collaborer avec des plus jeunes à la conception d’animations vidéo. L’activité de conception de jeux vidéos (Intergenerational play and game design) mise sur l’entraide intergénérationnelle, afin que les aînés participent au processus créatif, en nourrissant l’histoire par exemple. « Chacun a son rôle à jouer dans la conception et les plus âgés, comme les plus jeunes, nourrissent beaucoup le jeu », assure la chercheuse du département d’études sur l’enseignement et l’apprentissage, qui présentait l’activité, mais aussi la communauté d’apprentissage créatif Scratch, à la récente foire Âge 3.0 à l’université Concordia.

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Organisée par le projet de recherche Ageing + Communication + Technologies (ACT) et le carrefour d’innovation et d’expérimentation Communautique, cette foire sur les approches novatrices appliquées au troisième âge rassemblait récemment chercheurs, entrepreneurs et citoyens autour de multiples démonstrations des bienfaits de la technologie sur le vieillissement. Même si l’usage de la technologie consiste parfois simplement à prendre du bon temps entre grands-parents et petits-enfants. « Partager des loisirs ensemble, c’est important et il faut trouver un medium facilitant le jeu et l’échange entre les générations », avance la Pr Shannon Hebblethwaite du Centre de recherche et d’expertise en gérontologie sociale (CREGÉS).

Vieillir avec la technologie

Écraser des avatars de lapins avec les pieds, attraper des vaisseaux spatiaux ou commencer l’escalade, toutes ces activités à pratiquer dans son salon aideront à lutter contre le déclin fonctionnel des personnes âgées. « Nous avons vu du mieux chez nos participants qui avaient réduit leur activité physique à la suite de chutes et de blessures. Ils ont regagné en mobilité et amélioré leur vitesse de marche », relève Dominic Martel, étudiant à la maîtrise au laboratoire du muscle de l’UQAM.

Actuellement testé dans les plus vastes salons de résidences pour personnes âgées, le programme d’exercices physiques sur grand écran, supporté par la plateforme Kinect (Jintronix), propose un entraînement deux fois par semaine (45 minutes) avec rétroaction. « Il est possible de surveiller les performances des aînés et de les encourager à distance par la voix et sur l’écran », explique le jeune chercheur de l’équipe de Mylène Aubertin-Leheudre.

En plus de cette rétroaction positive, le capteur de mouvement libère la personne des manettes de jeu, avec lesquelles les plus âgés sont moins à l’aise, et rend l’activité ludique – une composante importante pour que la personne persiste dans le programme.

Après le jeu vidéo sportif, une application de téléphone cellulaire peut aider l’aîné à tenir son agenda, prendre ses rendez-vous et même modifier certains comportements délétères. Le SAMI (pour « Services mobiles et intelligents ») de suivi médical, de télévigilance et d'assistance fonctionne à la voix.

« Les personnes atteintes d’Alzheimer ont tendance à se replier sur elles et il leur est extrêmement difficile de gérer le quotidien. La technologie peut alors donner un coup de pouce pour résoudre de nombreux problèmes de la vie courante », souligne la chercheuse du laboratoire Domotique et informatique mobile de l’université de Sherbrooke (DOMUS), Hélène Pigot.

Place aux aînés

Dans la cohorte en santé, les travailleurs matures sont nombreux à vouloir poursuivre leur carrière au-delà de 65 ans. Ils doivent pourtant combattre de nombreux stéréotypes véhiculés par leurs jeunes collègues. « Ce n’est souvent pas la baisse des habiletés qui joue sur leurs performances et leur motivation au travail, mais plutôt l’impression partagée qu’il serait plus sage de se retirer », relève Gillian Leithman, chargée de cours en relations publiques à l’université Concordia et fondatrice de Rewire to Retire .

Elle rapporte les anciens travaux de la psychologue américaine Ellen Langer, réalisés auprès de travailleurs vieillissants qui ont été soumis à une écoute active de programmes issus de leur jeunesse. « Ils ont regagné en dextérité, vision, posture et même des points aux tests d’intelligence, sans compter une allure plus jeune », rapporte la Pre Leithman. Bien sûr, vieillir, ce n’est pas juste dans la tête, pourtant la perception de notre propre vieillissement jouerait un rôle sur notre manière de prendre de l’âge.

 

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