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Qu’est-ce qui rend une personne plus susceptible de croire à des fausses nouvelles ? Selon une nouvelle recherche, ce serait le fait que cette personne se retrouve dans au moins une de ces trois catégories : « individu enclin aux illusions », dogmatiste ou fondamentaliste religieux. Si cette liste semble relever de l’évidence, c’est l’association entre ces groupes et le concept de fausse nouvelle qui ouvre des perspectives inédites pour les psychologues.

Une des choses que soulignent les auteurs de la nouvelle étude, parue dans le Journal of Applied Research in Memory and Cognition, est que ces personnes qu’ils qualifient « enclins aux illusions » (en anglais, delusion-prone) — qui tiennent un discours irrationnel, qui s’inventent des histoires, que l’on décrit parfois comme détachés de la réalité, etc. — ne sont ni plus ni moins susceptibles que les autres d’identifier ou de rejeter des nouvelles authentiques. Ces gens montrent juste une « croyance accrue envers les manchettes de fausses nouvelles ».

Ce n’est pas la première fois que des études sur la désinformation s’intéressent à eux : entre autres, une recherche en 2015 établissait qu’ils étaient plus « à risque » de croire aux théories du complot et une recherche en 2011 les plaçait plus souvent dans le spectre des défenseurs du paranormal. Ce genre de conclusion surprend donc moins les observateurs. Mais c’est l’association avec les « dogmatistes » et les « fondamentalistes religieux » qui étonne. On sait depuis longtemps que ces derniers sont plus susceptibles de rejeter les nouvelles qui vont à l’encontre de leurs croyances, mais on n’a pas l’habitude de les voir regroupés dans la même catégorie que les « enclins aux illusions ».

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Aux racines de cette crédulité collective serait, dans le jargon de la psychologie, la plus faible probabilité que ces gens s’engagent « activement dans une réflexion analytique et ouverte d’esprit, laquelle peut généralement décourager les croyances improbables ».

L’étude a porté sur 948 Américains recrutés en ligne et à qui ont été présentées 12 vraies nouvelles et 12 fausses, telles qu’elles auraient pu apparaître sur leurs réseaux sociaux. Les participants devaient également remplir des questionnaires susceptibles de les catégoriser, par exemple sur l’échelle du « dogmatisme ».

Les chercheurs voient la relative petite taille de leur expérience comme un premier pas, dans un effort pour mieux comprendre la façon dont le citoyen traite l’information à notre époque. Il se trouve que, depuis deux ou trois ans, plusieurs experts en psychologie cognitive sentent une pression pour investiguer cette épineuse question — et pour proposer des pistes de solutions pour amener davantage de gens à s’engager « activement dans une réflexion analytique et ouverte d’esprit ».

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