selfie

À partir de quel moment le désir de se prendre en photo dans un endroit inédit devient-il dangereux ? Une étude parue il y a quelques mois recense 259 personnes qui, entre 2011 et 2017, sont mortes parce qu’elles ont tenté un selfie là où elles n’auraient pas dû être.

Et les quatre chercheurs reconnaissent qu’il doit y avoir beaucoup plus de décès qui n’ont jamais été identifiés comme tels — et qui ont plutôt été calculés parmi les simples alpinistes, randonneurs ou sportifs qui ont été victimes d’un accident malheureux. Dans leur étude, parue dans le Journal of Family Medicine and Primary Care, ces quatre chercheurs indiens précisent que les trois quarts de ces 259 « décès vérifiables par selfie » (ou égoportrait) ont eu lieu alors que la victime était engagée dans un « comportement risqué ». Chez les femmes, ce n’était « que » la moitié.

Faut-il chercher une explication du côté de la psychologie, se demande le magazine de plein air Outside ? C’est la thèse que défend la psychologue Sarah Diefenbach, de l’Université de Munich, auteure principale d’une recherche de 2017 intitulée The Selfie Paradox : nous prenons des égoportraits, dit-elle, comme une façon de communiquer avec nos amis, de construire notre estime de nous-même et de « gérer » notre image de marque. Mais l’auteur Will Storr, dans son livre Selfie : How the West Became Obsessed, va plus loin : oui, nous avons toujours voulu construire une image de nous-même, mais la technologie nous permet désormais de le faire avec une « efficacité » redoutable : pour attirer toujours plus l’attention sur nous et pour grandir toujours plus notre estime de soi, à un niveau qui aurait été inimaginable il n’y a pas si longtemps.

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