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Si, à intervalles irréguliers, des squelettes vieux de quelques siècles émergent d’un lac qui dégèle, vous présumez qu’un événement macabre s’est produit, que l’Histoire a oublié de retenir. La vérité s’avère plus complexe.

À 5 000 mètres d’altitude dans les montagnes de l’Himalaya, du côté de l’Inde, le lac Roopkund ne fait que 120 mètres de large, mais il attire l’attention des historiens et des anthropologues depuis quelques décennies. Des centaines de squelettes ont émergé au fil du temps — lorsque les étés sont suffisamment chauds pour le faire dégeler en entier — lui valant le nom de Lac-des-squelettes. Certains ont même encore un peu de chair attachée aux os.

L’hypothèse la plus couramment admise, basée il y a quelques années sur la datation de cinq squelettes, était qu’une catastrophe naturelle s’était produite il y a environ 1 200 ans. Mais la génétique vient de nous apprendre que, bien que plusieurs des squelettes aient entre 1 000 et 1 200 ans, ils ne sont pas tous morts dans le lac en même temps. Et d'autre part, certains ont à peine 100 à 200 ans.

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Leurs gènes cachaient une autre surprise : alors que les plus anciens défunts appartiennent à une lignée d’Asie du Sud, comme on aurait pu s’y attendre, 14 des 15 plus récents ont des ancêtres venus du pourtour méditerranéen. Comment se sont-ils tous retrouvés là reste un mystère.

Basée sur le décodage de l’ADN de 38 personnes, dont aucune ne semble être une proche parente d’une autre, la recherche réalisée par une équipe indienne, allemande et américaine, est parue le 20 août dans Nature Communications.

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