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Il y a 66 millions d’années, une météorite s’est écrasée sur la Terre, lançant une cascade d’événements qui allait mettre prématurément fin à la carrière des dinosaures. Mais que s’est-il passé au lendemain de la collision ? Dans l’heure qui a suivi ?

Ce sont les questions auxquelles ont voulu répondre les chercheurs qui ont analysé un forage du cratère de Chicxulub, qui gît aujourd’hui sous 1 000 mètres de calcaire, à cheval entre la péninsule du Yucatan et le Golfe du Mexique. Une « carotte » de roc de 130 mètres de long qui, décortiquée millimètre par millimètre, révèle une journée cataclysmique dont on devinait déjà les grandes lignes — mais la révèle pratiquement heure par heure.

Le genre de précision qu’on n’a pas l’habitude de voir en géologie, note dans le National Geographic la géologue Jennifer Anderson, qui commente le travail de ses collègues, paru lundi dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.

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La météorite a d’abord « temporairement » creusé un trou de 100 kilomètres de large et d’une trentaine de kilomètres de profondeur. Un impact qui a provoqué un tsunami s’éloignant dans la direction opposée au cratère, mais aussi catapulté de la roche jusque dans la haute atmosphère — et probablement au-delà, dans l’espace interplanétaire.

La plus grosse partie du matériel est retombée sur la terre ferme en quelques minutes, laissant une empreinte caractéristique — reconnaissable 66 millions d’années plus tard — d’une roche en fusion qui est retombée et s’est refroidie. En 30 minutes, l’océan a commencé à envahir le trou, par une ouverture du côté nord. Mais ce n’était qu’un avant-goût du déplacement qui allait se produire quand toute l’eau du tsunami allait revenir, quelques heures plus tard : des vagues de plusieurs centaines de mètres, renvoyées par les rivages les plus proches. Leur empreinte : une couche de 10 cm de sable et de gravier.

Ce qui ne se trouve pas dans le forage est aussi révélateur que ce qui s’y trouve, poursuivent les géologues : une absence de soufre, alors que les roches environnantes en sont riches. Une autre empreinte indirecte, à leurs yeux, de la quantité gigantesque de roche qui a été éjectée dans l’atmosphère, y libérant manifestement son soufre avant de retomber au sol. Et bien que le forage ne dise rien des jours qui ont suivi, cette quantité de soufre a dû avoir un impact sur le climat.

La journée n’était pas terminée. Des accumulations de charbon confirment que des incendies ont fait rage — et ont probablement brûlé pendant des semaines. Et là non plus, le cratère n’en dit rien, mais il est facile de déduire que ces incendies n’ont pas seulement brûlé à proximité : une partie de la roche en fusion éjectée dans l’atmosphère a pu servir d’allumette à de grandes distances.

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