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Un dégel abrupt qui ne toucherait que 5% de l’Arctique se traduirait par au moins deux fois plus d’émissions de méthane que prévu, tout dépendant des portions du territoire où se produirait ce dégel. Gare aux sols qui sont gonflés par de la glace dure.

Bien qu’on définisse le pergélisol comme un « sol gelé en permanence », seule une faible partie est remplie de tels blocs de glace. Les habitants d’une région peuvent en voir les effets à l’oeil nu: lorsque ce sol dégèle, une partie s’effondre, n’étant plus soutenue par la glace souterraine. Souvent, les « trous » réunis sont assez grands pour devenir un marécage, ou même un lac. Ce qui crée de l’humidité, et l’humidité accélère encore plus le dégel ambiant. 

Un tel changement peut survenir en quelques mois, voire quelques semaine. Ce qui veut dire que le méthane « entreposé » par les microbes gelés, sera libéré très rapidement, avant même que l’hiver suivant n’ait repris ses droits. Ces dernières années, des scientifiques ont pu l’observer en direct: de courts films tournés en Alaska montrent du gaz qu’on peut faire brûler au-dessus des « trous » —c’est le méthane qui s’échappe des organismes « dégelés ».

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La biologiste Merritt Turetsky, de l’Université de Guelph (Ontario) et son équipe ont publié le 3 février dans Nature Geoscience la première tentative de mesurer la quantité de méthane que cela représente: « des émissions consécutives à 2,5 millions de km2 de dégel abrupt » auraient autant d’impact sur l’atmosphère que « les émissions d’un dégel graduel de la totalité des 18 millions de km2 » de l’Arctique. 

Bien que les auteurs n’en parlent pas, le dernier rapport du GIEC, en 2014, n’intégrait pas dans ses prévisions les éventuelles émissions résultant d’un dégel du sol arctique. C’est dans ce contexte que pourrait se situer l’importance de mieux les comprendre pour savoir à quoi s’en tenir.

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