
La COVID-19 vient de passer le cap du million de morts officiellement recensés —dans les faits, le bilan est probablement encore plus élevé. Comment en sommes-nous arrivés là ? Retour sur les événements des deux premiers mois de cette histoire qui est encore en train de s’écrire.
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= politique
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30 décembre - Un message du forum spécialisé ProMED évoque l'éclosion d'une série de cas de « pneumonie atypique » à Wuhan. C’est la première alerte de ce qui deviendra la Covid-19.
1er janvier - le South China Morning Post, le plus influent quotidien de Hong Kong, publie le premier article journalistique fouillé sur cette « mystérieuse pneumonie virale ».
4 janvier - Première annonce officielle de l'OMS, informant de « l'existence d'un foyer de pneumonie - sans décès - à Wuhan ».
8 janvier - Des chercheurs chinois annoncent avoir identifié un « nouveau virus » comme responsable de cette maladie, « différent des coronavirus humains précédemment découverts ». On présume qu’il a été transmis d’animal à humain, mais on ignore encore s’il peut se transmettre d’humain à humain.
9 janvier - Premier décès officiellement attribué au nouveau coronavirus, un homme de 61 ans dans un hôpital de Wuhan. Des cas sont signalés, mais pas encore confirmés, à Hong Kong et en Corée du Sud, où on établit des contrôles aux aéroports.
12 janvier - Des chercheurs chinois publient la première séquence génétique complète de ce nouveau virus.
13 janvier - L’OMS confirme un premier cas en dehors de la Chine. Alors qu’en public, l’OMS remercie la Chine pour sa diligence, des journalistes rapportent qu’en privé, elle fait part de sa frustration quant à la lenteur de la Chine à partager l’information.
16 janvier - Selon le magazine Politico, le ministre américain de la Santé tente de prévenir le président que cette épidémie pourrait toucher « des dizaines de milliers d’Américains ». Selon le Washington Post et le Wall Street Journal, le président qualifie « d’alarmistes » ces avertissements provenant aussi de ses agences de renseignement.
19-20 janvier - Le chef enquêteur du ministère chinois de la Santé rapporte pour la première fois plusieurs cas de transmission du virus d’humain à humain.
22 janvier - La ville de Wuhan (11 millions d’habitants) est mise en quarantaine. On rapporte à ce moment 17 morts (tous en Chine) et 570 cas (dont quelques-uns dans cinq autres pays)
21-24 janvier - Aux États-Unis, où le CDC vient de rapporter le premier cas, le Dr Anthony Fauci déclare à la télévision que le virus semble se transmettre « très efficacement » de personne à personne; la Dr Nancy Messonnier déclare que le CDC s’attend à voir beaucoup d’autres cas.
Parallèlement, le président Trump tweete que la Chine a la situation bien en main et vante la transparence de son homologue chinois.
23 janvier - Dans son compte rendu d’une rencontre du comité d’urgence sur le coronavirus, l’OMS confirme la transmission d’humain à humain, ajoute que la transmissibilité est beaucoup plus élevée que celle de la grippe saisonnière et estime de façon préliminaire que le pourcentage de cas « sévères » pourrait tourner autour de 25%.
24 janvier - Dans la toute première étude publiée par une revue à comité de révision par les pairs (The Lancet), on apprend que dans certains cas, des gens qui ne présentent aucun symptôme —les asymptomatiques— peuvent tout de même être porteurs du virus.
25-26 janvier - Le ministère chinois de la Santé annonce une « accélération » de l’épidémie, et pointe la transmission du virus par des gens asymptomatiques. La quarantaine touche à présent plus de 55 millions de personnes, soit toute la région entourant Wuhan.
30 janvier - L’OMS décrète une « urgence de santé publique de portée internationale », le plus haut niveau d’alerte possible pour cet organisme. On rapporte à ce moment 7800 cas, dont 99% en Chine.
24 au 31 janvier - 45 pays annoncent une suspension des liaisons aériennes ou terrestres avec la Chine, dont l’Italie. Les États-Unis l’annoncent le 31. Certains, comme la France le 24 janvier, suspendent uniquement les liaisons directes avec Wuhan. D’autres, comme le Canada, recommanderont ou imposeront en février une quarantaine aux voyageurs arrivant de Wuhan.
1-2 février - De plus en plus d’experts en santé publique préviennent qu’il est très peu probable que l’épidémie puisse être contenue, et qu’elle deviendra donc une pandémie, c’est-à-dire une épidémie qui se propage à l’échelle internationale. Le 2 février, on rapporte le premier décès hors de Chine, aux Philippines.
3 février - L’OMS publie le document de Préparation stratégique au coronavirus, où il est dit entre autres que « tous les pays sont exposés au risque et doivent se préparer » en particulier en se procurant de grandes quantités de matériels médicaux.
5 février - Un navire de croisière avec à son bord 3600 personnes est mis en quarantaine dans un port du Japon et ses passagers doivent s’enfermer dans leurs cabines. À la fin de la quarantaine deux semaines plus tard, plus de 600 personnes auront été infectées.
5 février - L'OMS annonce un plan de coordination internationale de 675 millions $ pour aider à protéger les pays aux systèmes de santé les plus fragiles, notamment dans la détection du virus.
7 février - Selon une compilation de 17 000 cas dévoilée lors d'une rencontre de l'OMS, 82% de ceux-ci sont bénins, 15% sont sévères et 3% sont critiques. Il s’agit de la première estimation précise du genre depuis le début de la contagion.
10 février - Le président Trump déclare « qu’en avril », le virus va « miraculeusement disparaître ». Dans un livre paru en septembre on apprend pourtant qu’il avait déclaré à l’auteur, le 7 février, que l’épidémie était plus grave que ce qu’il avait annoncé.
11 février - La maladie obtient un nom: COVID-19.
12 février - Un forum d'experts internationaux et de bailleurs de fonds a lieu sous l’égide de l'OMS pour évaluer l'état des connaissances ainsi que «financer et accélérer les travaux de recherche prioritaires».
14 février - C’est en France qu’est confirmé le premier décès hors d’Asie. Avec à présent 500 cas documentés dans 24 pays autres que la Chine, on approche du moment où cette épidémie correspondra à la définition d’une pandémie.
19 février - Un cas de coronavirus dans une résidence pour personnes âgées de l’État de Washington devient le premier d’une série qui, trois semaines plus tard, aura tué 13 personnes. Cet épisode alerte sur le risque que présentent ces établissements abritant des populations vulnérables.
22 février - Le directeur de l’OMS déclare que « la fenêtre d’opportunité pour contenir l’épidémie se rétrécit ».
23 février - L’Italie émerge comme le deuxième point chaud de l’épidémie après la Chine, avec 150 nouveaux cas. Des villes du nord sont mises en quarantaine.
24 février - L’Iran devient à son tour un « point chaud », avec 12 morts depuis le 19 février, date du premier cas confirmé.
25-26 février - Alors que les agences américaines de la santé et les experts parlent d’une « menace imminente », le président Trump déclare que les cas sont à la baisse.
27 février - Premier cas au Québec. Les deuxième et troisième cas sont annoncés le 5 mars.
29 février - Les rassemblements commencent à être interdits dans certaines régions en France.
3 mars - Avec 3100 cas confirmés, l’Italie ferme les écoles. À Paris, le porte-parole du gouvernement affirme qu’on ne fermera pas les écoles en France.
8 mars - Les régions d’Italie les plus touchées sont mises en quarantaine. Le confinement est étendu à toute l’Italie le 9 mars.
9 mars - Premier décès du coronavirus au Canada.
11 mars - L’épidémie est officiellement une pandémie.
12 mars - La France ferme écoles et universités
12 mars - Interdiction des rassemblements intérieurs de plus de 250 personnes au Québec. Le 13 mars est annoncée la fermeture —pour deux semaines— des écoles, universités, et de plusieurs lieux publics. Restaurants, bars et centres commerciaux suivront dans les jours suivants.
13 mars - Le gouvernement canadien avise ses citoyens d’éviter tous les « voyages non essentiels » à l’extérieur du pays.
14 mars - En France, tous les « lieux publics non indispensables » sont fermés.
Recherche: Rabéa Kabbaj Ariane Chevrier, Pascal Lapointe