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Deux empreintes de pas laissées sur un sol qui était alors boueux. Un adulte et un tout jeune enfant qui a été tour à tour porté puis déposé sur le sol, puis à nouveau porté. La scène serait d’une grande banalité, si ce n’était qu’elle remonte à au moins 10 000 ans.

Les empreintes de pas préhistoriques ont un pouvoir d’attraction sur les paléontologues, parce qu’elles donnent accès à une information sur des comportements —ou des déplacements— qu’aucun ossement ne peut révéler. Mais la séquence de pas décrite dans la revue Quaternary Science Reviews a quelque chose d’unique: un kilomètre et demi d’un trajet aller-retour, à travers ce qui est aujourd’hui une plaine de sel du Nouveau-Mexique.

La plupart des empreintes sont celles d’un ou d’une jeune adulte d’environ 1 mètre 80. Mais à peu près tous les 100 mètres, apparaissent de plus petites empreintes, celles d’un tout jeune enfant. L’adulte l’a manifestement déposé sur le sol à intervalles réguliers, soit pour le faire marcher, soit pour réajuster le sac avec lequel il le transportait. Les chercheurs ont même pu établir que l’enfant était transporté sur l’épaule gauche de l’adulte, en raison de la différence entre les empreintes de pas. Ces traces d’enfants n’apparaissent qu’à l’aller, suggérant que l’adulte est revenu sans lui.

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Peut-être, supputent les chercheurs, parce qu’ils n’étaient pas seuls dans cette plaine. Les empreintes d’un paresseux géant et d’un mammouth apparaissent au-dessus des empreintes du trajet sud-nord, mais en-dessous de celles du trajet nord-sud, suggérant que les animaux sont passés entre l’aller et le retour.  Les empreintes du paresseux suggèrent même qu’il avait senti les humains, puisqu’il semble pivoter sur lui-même au moment où il croise les traces de pas, avant de poursuivre sa route. Le mammouth, de son côté, ne semble pas avoir été troublé.

 

Photo: White Sands National Park / M. Bennett, Université Bournemouth

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