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Pendant qu’on se réjouit que la distribution du premier vaccin autorisé ait commencé en Grande-Bretagne ou soit sur le point de l’être au Canada ou aux États-Unis, ceux qui seront en charge de la distribution appellent à ne pas se réjouir trop vite… et espèrent que les autres compagnies n’abandonneront pas trop vite.

Les chiffres peuvent paraître impressionnants, par exemple aux États-Unis: les Centres de contrôle et de prévention des maladies, un organisme fédéral, ont envoyé aux États 350 millions$ en novembre et décembre pour les aider à coordonner la distribution des vaccins au niveau local. Toutefois, la facture avait été évaluée à 8,4 milliards$ par les autorités locales, dans le contexte où on veut que la grande majorité de la population ait été vaccinée avant la fin de 2021. Parmi les tâches: un système centralisé permettant de savoir qui a reçu sa première dose et qui est en retard pour sa deuxième; recruter suffisamment de professionnels de la santé prêts à être au bon endroit pour faire les injections.

Même si la vérité quant à la facture finale devait se trouver entre les deux, cet écart rappelle que dans plusieurs pays, l’efficacité de la campagne de vaccination, une fois le vaccin approuvé et les doses achetées aux fabricants, reposera sur des autorités régionales ou locales, bénéficiant souvent de ressources humaines ou financières insuffisantes. Le cas américain ajoute une couche de difficulté, avec ses luttes partisanes hostiles entre Washington et certains États.

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En comparaison, le gouvernement Trump a débloqué 10 milliards$ pour ce qui a été appelé Operation Warp Speed (une allusion à Star Trek, où les vaisseaux se déplacent à une « vitesse Warp »), qui consistait à financer les compagnies pharmaceutiques pour qu’elles développent un vaccin le plus vite possible.

La question de savoir à quelle vitesse les populations seront vaccinées reste donc teintée d’incertitudes.

Par ailleurs, on parle beaucoup du seul vaccin pour l’instant homologué, celui produit par Pfizer et BioNTech. Et du second vaccin, qui sera possiblement homologué avant Noël, celui de Moderna. D’autres sont en lice, parmi les quelque 80 vaccins candidats qui en sont à différentes étapes des essais cliniques. Mais pendant ce temps, à l’autre extrémité du spectre une première équipe a jeté la serviette, celle de l’Université de Queensland, en Australie. Elle n’en était qu’à la phase 1 des essais cliniques, mais la découverte de cas de VIH chez quelques participants qui se sont avérés des faux diagnostics a mis un frein aux ambitions d’arriver assez vite à la ligne d’arrivée.

En parallèle, on apprenait vendredi qu’un autre participant qui, lui, était plus près de la ligne d’arrivée, allait prendre un retard de quelques mois. Les compagnies Sanofi et GlaxoSmithKline, qui développent conjointement un vaccin, ont annoncé que les essais cliniques de phase 1 et 2 montraient une « réponse immunitaire insuffisante » chez les personnes plus âgées. Les essais de phase 3, qui auraient dû démarrer ce mois-ci, ne commenceront qu’en février. Plusieurs gouvernements ont d’ores et déjà réservé des centaines de millions de doses de ce vaccin candidat, dont l’Union européenne, les États-Unis et le Canada.

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