Terre-végétaux

Appelons ça la première entreprise coopérative de l’histoire de la Terre. Il y a 500 millions d’années, des plantes aquatiques auraient migré sur la terre ferme, avec l’aide de gènes hérités de virus, de bactéries et de champignons.

C’est un phénomène connu des généticiens sous le nom de « transfert horizontal de gènes », un processus par lequel un être vivant intègre des gènes d’un autre —par opposition au transfert vertical, qui est celui que l’on connaît: l’enfant hérite des gènes de ses parents.

Pour cela, il faut que les deux espèces vivent à proximité l’une de l’autre, ce qui serait concevable dans un environnement aquatique pas trop éloigné d’un rivage. Mais comment prouver qu’une telle chose s’est bel et bien produite il y a 500 millions d’années? Les chercheurs chinois, dont l’étude est parue le 1er mars, ont analysé les génomes de 31 espèces représentant diverses espèces de plantes: entre autres, mousses, fougères, et charophytes, qui sont des plantes d’eau douce. Ils ont identifié 593 familles de gènes considérés comme étant « acquis » de bactéries, virus ou champignons. Plusieurs jouent un rôle dans les processus biologiques essentiels à la vie sur la terre ferme.

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Si cette liste ne constitue pas une preuve, sa longueur est toutefois impressionnante, commente le biologiste britannique Jordi Paps dans le New Scientist. Parce que si le transfert horizontal de gènes entre deux espèces de bactéries est documenté depuis longtemps, son rôle chez les espèces plus complexes reste « controversé », dit-il.

Parallèlement, la même semaine où était publiée cette étude, une autre était publiée faisant également état d’un ancien transfert horizontal de gènes, celui-là entre des bactéries et une bestiole aquatique microscopique de la classe des rotifères, appelée bdelloïde. Le transfert se serait produit il y a 60 millions d’années et lui aurait apporté une enzyme qui serait l’un des éléments contribuant aujourd'hui à son adaptation aux différents milieux d’eaux douces de la planète.

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