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Comme s’il n’y avait pas déjà assez de controverses autour de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille et de son directeur Didier Raoult, voilà qu’il accueille la semaine prochaine un « congrès » réunissant des gens qui voient dans la pandémie un complot mondial, ou qui voient dans le vaccin un génocide.

Sous un titre promettant un « premier bilan des connaissances et des controverses scientifiques » autour de la pandémie, l’événement est présenté comme une initiative du groupe RéinfoCovid: né en octobre 2020, son manifeste qualifie les mesures sanitaires de « psychose collective ». L’un de ses fondateurs, l’anesthésiste français Louis Fouché, qui fait partie des panelistes de ce « congrès », a pris position contre le vaccin anti-COVID, à propos duquel il a diffusé des informations douteuses, en plus de tenir un discours anti-avortement, de s’être affiché avec l’extrême-droite, d’avoir flirté avec la mouvance QAnon, et d’avoir évoqué « un bain de sang pour ses confrères », selon le quotidien La Provence.

Étrangement, plusieurs des noms importants de RéinfoCovid semblent s’être convertis en experts de l’Ukraine ces dernières semaines, adoptant une position pro-Poutine.

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Figurent également parmi les conférenciers le biologiste américain Robert Malone, qui se présente faussement comme « l’inventeur du vaccin à ARN » (voir ce texte) a pris lui aussi position contre les vaccins anti-COVID et a diffusé des affirmations scientifiquement douteuses. Ainsi que le sociologue français Laurent Mucchielli, autre opposant farouche aux vaccins, qui a faussement fait état l’an dernier d’une « mortalité vaccinale » qui obligerait à « suspendre d’urgence » la campagne de vaccination et qui est devenu une figure de proue de plusieurs tribunes françaises défendant toutes sortes de théories du complot. Le CNRS, son employeur, s’est dissocié de ses propos.

Dans un communiqué conjoint émis le 24 mars, les six organismes fondateurs de l’IHU (dont l'Université Aix-Marseille, l'Assistance publique des hôpitaux de Marseille et l’Inserm) demandent à la direction de l’IHU de « délocaliser » la rencontre en question. Le directeur, Didier Raoult (qui doit quitter son poste en septembre), avait prudemment pris ses distances dans un tweet le 16 mars, annonçant que la Fondation IHU Méditerranée « abrite » ce congrès, « sans le censurer ni le cautionner ». Il donnera tout de même la conférence d’ouverture.

Mais pour les six organismes, « l'intitulé et la nature des participants et des associations partenaires ne laissent aucun doute sur les objectifs ».

Parmi les autres participants, on note le cardiologue du Texas Peter McCullough, qui a déclaré en décembre 2021 que la pandémie avait été « planifiée », et en juillet 2021 qu’il y avait davantage de morts à cause du vaccin qu’à cause de la COVID. Ou le Français Laurent Toubiana, qui contestait l’existence d’une deuxième vague de la pandémie en 2020. Ou l’Américain Pierre Kory, chef de file des promoteurs de l’ivermectine, « médicament à l’efficacité miraculeuse » contre le coronavirus, a-t-il promis en décembre 2020. Et d’autres scientifiques, davantage connus pour leur opposition aux mesures sanitaires ou aux vaccins, que pour leurs études sur la question.

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