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Au cours des 25 dernières années, les biologistes ont apporté une succession de mauvaises nouvelles lorsqu’ils ont évalué le taux d’extinction des oiseaux, puis des amphibiens, puis des mammifères. Ceux qui espéraient avoir de meilleures nouvelles avec les reptiles seront déçus.

Une espèce sur cinq est à risque d’extinction, selon la première compilation globale appliquée à cette portion du monde vivant. Un travail qui a impliqué 961 scientifiques dans 24 pays et s’est étalé sur 15 années.

Comparativement aux amphibiens, dont un travail précédent, dans les années 2000, avait estimé que deux espèces sur cinq (40,7%) étaient menacées d’extinction, les reptiles s’annonceraient donc plus résistants, avec « seulement » une espèce sur cinq (21%). Cela représente 1829 espèces menacées, qui s’ajoutent aux quelque 40 000 espèces figurant sur la liste de l’Union internationale pour la conservation de la nature.

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Le fait que les reptiles aient été les derniers à faire l’objet de ce type d’analyse en profondeur témoigne du fait qu’il s’agit d’animaux moins « charismatiques », admettent certains des chercheurs. Le financement a d’ailleurs souvent été un enjeu au fil de ces 15 années. Au-delà de cette compilation, les biologistes ont accumulé moins de données sur les habitats des reptiles, mais ils notent que la plupart des mesures recommandées pour protéger les amphibiens et les mammifères s’appliquent aussi aux reptiles. La compilation a été officiellement publiée le 27 avril dans la revue Nature.

Les crocodiles et les tortues semblent être encore plus vulnérables que leurs cousins, incluant six des sept espèces de tortues marines.

Un peu partout dans le monde, la cause première est toujours la même : la destruction de leurs habitats naturels, suivie par la chasse, les espèces invasives et les changements climatiques. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les reptiles vivant dans les forêts sont plus souvent sur la liste que ceux vivant dans les déserts: l’empreinte humaine sur leurs habitats n’est jamais bien loin. C’est un enjeu qui sera au coeur de la rencontre des pays membres de la Convention des Nations unies sur la biodiversité, qui doit avoir lieu en Chine cet automne, mais qui s’inscrit dans un enjeu plus large: s’entendre sur de nouvelles cibles de protection, 12 ans après les cibles précédentes… qui n’ont jamais été atteintes. Il s’agit des « 20 Objectifs d’Aichi pour la biodiversité », adoptés lors de la Conférence des Nations Unies de 2010 au Japon, qui couvraient la période 2011-2020.

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