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À mesure qu’on en apprend sur la longue COVID —ces gens dont les symptômes s’étirent pendant des semaines, voire des mois— le problème semble se complexifier. Selon la plus importante base de données américaine des assureurs, les trois quarts des gens diagnostiqués pour une longue COVID n’avaient pas été hospitalisés lorsqu’ils avaient eu la COVID.

Autrement dit, le fait d’hériter de symptômes de longue durée, dont certains ont un impact majeur sur la vie personnelle et professionnelle —fatigue extrême, problèmes respiratoires, pertes de mémoire, etc.— ne serait pas du tout lié à la gravité des symptômes initiaux, lorsque la personne a été infectée par le virus SRAS-CoV-2.

L’analyse, publiée le 18 mai, couvre les quatre premiers mois (d’octobre 2021 à janvier 2022) suivant le moment où un code spécifique à la longue COVID (ou COVID longue) avait été créé par les compagnies d’assurances pour leurs bases de données. Les chercheurs qui sont derrière cette analyse ont épluché des dizaines de milliers de demandes de remboursements acheminées aux compagnies d’assurance-santé privées des États-Unis.

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La proportion des gens diagnostiqués avec une longue COVID et qui n’avaient pas été hospitalisés est plus élevée chez les femmes (81,6%) que chez les hommes (67,5%). Un peu plus du tiers des personnes diagnostiquées avec une longue COVID était dans la tranche d’âge 36-50 ans —toutefois, il faut rappeler qu'aux États-Unis, les 65 ans et plus sont, eux, couverts par l’assurance-maladie.

En moyenne, les patients avaient toujours des symptômes quatre mois et demi après leur infection.

Bien que le terme « longue COVID » fasse penser à une série de séquelles normales à la suite d’une infection, la variété des symptômes et leur durée continue de confondre les chercheurs, plus de 18 mois après qu’on ait commencé à en entendre parler. Par exemple, si on peut comprendre qu’une telle infection puisse affecter les voies respiratoires, on peine à saisir comment elle peut affecter les fonctions cognitives. Les estimations quant au nombre de gens affectés varient elles aussi considérablement, de 10 à 30% des adultes, tout dépendant des études.

Les causes restent elles aussi obscures. Dans cet esprit, le fait que les trois quarts des gens qui en sont atteints n’avaient pas été hospitalisés, n’est pas une bonne nouvelle, puisque ces gens représentent la majorité de ceux qui ont été contaminés à un moment ou à un autre. Ce qui pourrait, en retour, avoir un impact jusqu’à l’économie: cela représente des dizaines de millions de personnes qui ont en ce moment des difficultés à retourner au travail.

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