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Les gens qui ne croient pas au réchauffement climatique peuvent être convaincus par des faits solides, révèle une nouvelle étude. Mais l’effet peut rapidement s’estomper s’ils sont confrontés à des textes d’opinion qui vont dans l’autre sens.

Les trois chercheurs américains, dont l’étude est parue le 21 juin, ont voulu confronter une idée tenace dans l’écosystème de l’information: celle qui veut qu’une personne qui croit très fort à quelque chose ne puisse pas changer d’idée juste parce qu’on lui présente suffisamment de faits. Cette idée a notamment motivé bien des vulgarisateurs des sciences de l’environnement, dans les années 1990, convaincus qu’ils pourraient faire « changer d’idée » les climatosceptiques avec des arguments purement rationnels. Or, on sait depuis longtemps qu’une fausse croyance est ancrée dans un ensemble d’idéologies et de croyances que partage une personne, et qu’il ne suffit pas de la bombarder de faits pour la convaincre de renoncer à tout cet ensemble.

Mais peut-on dire que l’effet est nul? Les trois chercheurs, dont le politologue Brendan Nyhan, auteur de plusieurs études sur les mécanismes de la désinformation, ont fait lire à 2900 Américains, en 2020, des articles journalistiques parus en 2018, dans les semaines suivant la parution du dernier rapport du GIEC. Les articles choisis présentaient la science du climat de façon générale, sans prétendre corriger des faussetés ou des perceptions erronées.

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Résultat: ceux qui avaient affiché un « scepticisme » devant le phénomène des changements climatiques ont vu leurs opinions s’altérer dans le bon sens. Mais l’effet s’est « érodé » lorsque les chercheurs leur ont fait lire, la semaine suivante, un texte d’opinion remettant en doute la science du climat. Ces chercheurs ont en fait imposé comme lecture, aux participants pris au hasard, tantôt un tel texte d’opinion, tantôt un article scientifique, tantôt un reportage sur le débat partisan autour du climat, aux États-Unis. Le texte d’opinion était celui qui avait le plus grand effet, particulièrement chez les électeurs républicains.

« Nos résultats indiquent que l’exposition au contenu scientifique améliore l’exactitude factuelle mais que cette amélioration est de courte durée et n’est plus détectable à la fin de notre étude », écrivent-ils.

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