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Le 7 juillet dernier, le gouverneur d’Hawaï adoptait une loi transférant la gestion du volcan Mauna Kea et de ses installations à un groupe composé entre autres de membres des communautés autochtones. Le site astronomique était l’objet de vives tensions depuis 2014.

Le volcan Mauna Kea est le site de 13 observatoires de renommée internationale. En raison de sa situation géographique, l’endroit est en effet idéal pour l’astronomie, peut-on lire dans Nature. Depuis 1968, c’était l’Université d’Hawaï qui assurait la gestion des terres entourant Mauna Kea.

Cependant, la montagne est considérée comme sacrée par certains groupes autochtones. Dans la cosmologie hawaïenne, Mauna Kea constitue le centre de l’Univers. Les communautés locales cherchent donc à le protéger pour des raisons spirituelles et culturelles, mais aussi écologiques.

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Dans les dernières années, une dichotomie s’est ainsi créée entre la science et la culture, provoquant des tensions entre les responsables actuels et les communautés locales. Par exemple, en 2014, des groupes autochtones s’étaient opposés à la construction d’un nouvel observatoire, le télescope de 30 mètres. En 2019, le mouvement de protestation avait même mené à l’arrestation de plusieurs membres de la communauté.

Rétablir l’harmonie

La loi qui vient d’être adoptée propose donc une nouvelle façon de gérer le site pour conserver l’harmonie entre la science, l’écologie, l’environnement, les ressources naturelles, les pratiques culturelles et l’éducation.

Le texte stipule qu’un groupe représentatif de la communauté et constitué de 11 membres votant assurera maintenant la supervision du territoire de Mauna Kea. Un de ces membres doit être un praticien de la culture, c’est-à-dire un individu reconnu par la communauté qui participe à des activités culturelles et traditionnelles et dont les connaissances en font une référence. Un deuxième membre doit être un descendant d’un praticien culturel associé à Mauna Kea. Les autres membres comprennent des représentants du milieu de l’astronomie, de l’éducation, de la politique et de la gestion du territoire.

Selon Scientific American, cette loi est basée sur le rapport produit par une équipe de 15 personnes provenant de différents horizons, le Mauna Kea Working Group, qui a été mis sur pied en 2021 par la chambre des représentants d’Hawaï.

Un grand pas en avant

Encore plusieurs étapes seront toutefois nécessaires avant l’application de la loi. D’abord, il faudra nommer les membres du groupe. Le Bureau du gouverneur a d’ailleurs lancé un appel de candidatures le 21 juillet dernier.

Il sera aussi nécessaire de faire le transfert des tâches administratives qui étaient gérées par l’Université d’Hawaï. À partir de 2023, une période de 5 ans de transition sera mise en place pour permettre au groupe de travailler avec l’institution. Par la suite, l’autorité sur le territoire de Mauna Kea sera complètement transférée au nouveau comité.

En entrevue pour ABC News, la praticienne culturelle Noe Noe Wong-Wilson croit que cette nouvelle loi est un changement bienvenu pour les communautés autochtones. Selon elle, il s’agit d’un énorme pas en avant puisque les Hawaïens ont maintenant un siège à la table de discussion. Cette nouvelle loi pourrait donc servir de modèle pour permettre à la communauté scientifique et aux groupes autochtones de partout de travailler ensemble.

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