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Si le fait de boire trop d’alcool a été associé depuis 30 ans à une liste de plus en plus longue de maladies —et de problèmes sociaux— voici un impact qui laissera de glace les grands buveurs: ça pourrait raccourcir leurs télomères.

Le télomère est cette partie de nos chromosomes qui, à leur extrémité, empêche ceux-ci de se dégrader: on le compare souvent pour cette raison au morceau de plastique à l’extrémité d’un lacet. Il y a longtemps qu’on associe la diminution de longueur des télomères au vieillissement: et pour la même raison, diverses recherches —mais ceci fait encore l’objet de nombreux débats— ont associé des télomères plus courts, ou trop courts, à un risque élevé de cancer, d’Alzheimer ou de maladies cardiovasculaires.

Or, dans une recherche publiée en juillet dans la revue Molecular Psychiatry, des chercheurs britanniques et américains écrivent qu’il pourrait y avoir un seuil de consommation d’alcool au-dessus duquel un impact se ferait sentir sur la longueur des télomères. Ce seuil serait de 17 verres par semaine.

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Ces chercheurs sont retournés dans la base de données biomédicales britannique —UK Biobank, qui regroupe des données sur les gènes et sur la santé d’un demi-million de personnes— et ont analysé les dossiers de 245 000 participants âgés de 40 à 69 ans. Pour le niveau de consommation d’alcool, ils ont dû se contenter de ce que ces participants avaient eux-mêmes rapporté dans le questionnaire. Mais le dossier médical indiquait aussi ceux qui avaient été diagnostiqués comme souffrant d’un trouble lié à l’alcool. Et ce sont ces derniers qui s’avéreraient plus à risque d’avoir des télomères plus courts.

On ne peut pas affirmer qu’il s’agit d’une relation de cause à effet, précisent les chercheurs, parce que les groupes qui consomment trop d’alcool peuvent aussi compter dans leurs rangs un plus grand nombre de gens qui ont d’autres mauvaises habitudes de vie. Les chercheurs ont également trouvé une corrélation entre les télomères plus courts et les gens chez qui on avait observé, dans le passé, un des variants génétiques associés avec une consommation accrue d’alcool. Mais cette association a les mêmes limites, l’alcoolisme étant rarement présent en solitaire chez une personne.

La corrélation promet toutefois d’attirer l’attention des autorités médicales, considérant le rôle important que semblent jouer les télomères dans l’espérance de vie...

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