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Trois sécheresses majeures ou une seule méga-sécheresse? Ceux qui étudient la portée de ces événements qui ont frappé l’hémisphère nord cette année, de la Chine à l’Europe en passant par l’ouest des États-Unis, ont plutôt tendance à les voir comme faisant partie d’un tout, ou plus exactement ayant une même origine.

Le réchauffement de la planète rendait en effet la sécheresse du sol que l’on a observée 5 fois plus à risque de survenir, et jusqu’à 20 fois plus à risque pour ce qu’on appelle la sécheresse du sol racinaire. Selon 21 chercheurs de six pays réunis par la coalition World Weather Attribution (WWA), l’été très sec qu’a vécu l’Europe, le pire depuis des décennies, serait 3 à 4 fois plus à risque de se produire sur ce continent, dans les nouvelles conditions climatiques où se trouve maintenant la planète.

WWA est un consortium qui se spécialise dans la recherche de liens entre les événements météorologiques extrêmes et les changements climatiques. On lui doit aussi, plus tôt cette année, un rapport sur le rôle du climat changeant dans les pluies diluviennes du Brésil et dans les inondations catastrophiques du Pakistan. Les auteurs se sont concentrés cette fois sur le gros de l’hémisphère nord, à l’exception des régions tropicales, avec une attention plus particulière sur l’Europe.

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Ils ont aussi utilisé l’état du sol comme mesure de la sécheresse, plutôt que —comme d’autres chercheurs— le niveau des cours d’eau ou la quantité de précipitations. Comme cette mesure est essentielle à la croissance des plantes et à la survie d’une partie de la faune locale, une très faible humidité du sol est parfois appelée une « sécheresse écologique ».

Il faut en effet rappeler qu’au-delà des effets qu’ont eus les canicules sur la santé des gens, ces conditions météo ont aussi eu entre autres impacts, des pertes agricoles majeures, des menaces sur la vie aquatique, des pénuries d’eau et davantage d’incendies. En plus d’une hausse de la facture d’épicerie, d’une baisse de la production d’énergie hydro-électrique et d’une diminution du commerce fluvial.

Des étés avec une « humidité du sol de surface très basse » comme cette année, sont voués à se reproduire une fois par 20 ans au rythme où la planète se réchauffe (ou bien, dit autrement, ils ont une chance sur 20 de se produire chaque année). Plutôt que, jadis, une fois par 400 ans.

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