canicule-thermomètre

Personne ne peut nier qu’une période d’intense canicule puisse nuire à la productivité. Mais est-ce que ça se mesure?

Deux chercheurs estiment que les canicules extrêmes ont coûté à l’économie mondiale au moins 5000 milliards$ entre 1992 et 2013, et ont frappé les pays les plus pauvres quatre fois plus durement que les pays riches.

En termes de PNB (produit national brut), les pertes représentent 6,7% du PNB des pays représentant les 10% plus pauvres,  et 1,5% des plus riches. Et l’écart continuera de défavoriser les pays plus pauvres, parce que la plupart de ceux-ci sont dans des régions déjà plus chaudes, où les seuils de tolérance du corps humain sont plus vite atteints.

Abonnez-vous à notre infolettre!

Pour ne rien rater de l'actualité scientifique et tout savoir sur nos efforts pour lutter contre les fausses nouvelles et la désinformation!

Selon cette nouvelle étude, parue le 28 octobre dans Science Advances, il suffit d’une augmentation de la température moyenne pendant les cinq journées les plus chaudes de l’année pour avoir un impact sur tout le reste de l’année.

Beaucoup des pays plus pauvres sont aussi des producteurs de biens —agriculture ou ressources naturelles— qui les rend plus vulnérables à des chaleurs extrêmes. Et c’est sans compter l’impact sur leurs infrastructures routières —l’asphalte qui fond, par exemple— ou sur leurs réseaux électriques surchargés par la demande en climatisation.

Si leurs calculs sont confirmés dans les années à venir par d’autres études, cela signifiera que les impacts économiques des changements climatiques ont été jusqu’ici sous-estimés: parce que s’il est facile de calculer les pertes résultant d’inondations ou d’ouragans,  en revanche, les impacts économiques de la chaleur, eux, sont toujours restés difficiles à mesurer. En fait, une perte de 5000  milliards$ en 20 ans est leur estimation la plus « optimiste ». La plus pessimiste s’élève à 29 000 milliards$. Qui plus est, le fait qu’ils aient choisi comme critère les « cinq journées les plus chaudes » de l'année signifie que les impacts de chaleurs extrêmes plus courtes échappent aux calculs.

Enfin, notent-ils, les pertes financières liées à ces canicules vont continuer de s’accroître à mesure que les températures moyennes vont continuer d’augmenter.

Je donne