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C’est officiel: ce sera une année El Niño. Ce qui veut dire de bonnes nouvelles pour certaines régions de la planète, de moins bonnes pour d’autres. Et au plan des statistiques, une température planétaire moyenne qui va battre de nouveaux records

Parmi les bonnes nouvelles: plus de pluies dans l’ouest des Amériques, ce qui sera accueilli avec soulagement par les agriculteurs victimes de la sécheresse, notamment en Californie, en Argentine et au Chili.  

Parmi les mauvaises: davantage de canicules extrêmes en Australie et une hausse probable des feux de brousse là-bas, de même que des océans plus chauds et des coraux qui vont en souffrir.

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Dans un avis publié le 8 juin, le Centre de prédiction climatique du Service météorologique des États-Unis (NWS) prévient que « les conditions d’un El Niño sont réunies » et qu’on doit s’attendre à ce que celui-ci se renforce progressivement pendant l’hiver 2023-2024.

El Niño est un phénomène météorologique qui revient à des intervalles irréguliers (entre 2 et 7 ans) et qui commence par un réchauffement des eaux du Pacifique, près de l’équateur, entraînant, par effet domino, des perturbations un peu partout. Les « anomalies » de températures du mois de mai tendent toutes, écrit le NWS, vers un El Nino en émergence, sans qu’on puisse encore affirmer s’il s’agira d’un El Niño « fort » ou « modéré ». 

Un « fort » signifierait que le seuil symbolique du 1,5 degré Celsius d’augmentation par rapport à l’ère pré-industrielle aurait des chances d’être dépassé pour la première fois en 2024. 

Mais en attendant, des régions du monde auront d’autres sources d'inquiétudes. Forte ou modérée, une année El Niño se traduit par un risque plus élevé de tempêtes et d’inondations au Pérou, et de sécheresses en Indonésie, entre autres. Au point où des chercheurs ont tenté de calculer son impact économique: le mois dernier, l’écologiste Christopher Callahan, de l’Université du New Hampshire, estimait dans la revue Science que l’épisode 1982-1983 avait coûté à l’économie mondiale 4100 milliards$, et l’épisode 1997-1998, 5700 milliards$. Et le plus gros de cet impact avait été ressenti dans les pays plus pauvres. Les remous sur l’économie locale, suggère cette étude, peuvent continuer de se faire sentir pendant cinq ans. 

Mais d’autres économistes ont signalé dans le passé qu’à l’échelle locale, certains impacts peuvent être positifs: les pluies en Californie peuvent ainsi stimuler les rendements agricoles. Un hiver plus modéré dans le Nord-Est de l’Amérique du nord  entraîne des factures de chauffage moins élevées. Cette contradiction rappelle qu’on a encore du mal à prédire longtemps à l’avance un retour d’El Niño, et qu'on a encore plus de mal à prédire s’il sera « fort » ou « modéré » —des informations qui pourraient grandement aider les différents pays à mieux se préparer.

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