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Le plastique biodégradable a peut-être meilleur goût que le plastique conventionnel, mais ça ne veut pas dire qu’il soit meilleur pour la santé. C’est le dilemme auquel font face des crabes et des vers australiens.

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Deux chercheurs de ce pays viennent en effet de suggérer que les animaux marins apprécieraient davantage cette sorte de plastique. Ce qui pourrait être un problème, dans la mesure où très peu de recherches ont été faites sur les conséquences de l’ingestion de ce type de plastique: il est relativement jeune, mais il prend de plus en plus de place dans nos économies… et parmi nos déchets

La recherche a été prépubliée —ce qui signifie qu’elle n’a pas été révisée par d’autres experts— sur le serveur de prépublication EcoEvoRxiv (spécialisé en « écologie, évolution et conservation »). Sandra Powell et Benjamin Moss, deux biologistes marins de l’Université de Queensland, ont exposé deux espèces, un crabe (Mictyris longicarpus) et un ver marin local (Phyllodoce novaehollandiae), aux plastiques ramassés pendant 14 jours dans des filets de pêche (l’idée étant d’avoir un aperçu des types de fragments qui subsisteraient après un long séjour en mer). « Les deux animaux ont ingéré des biodégradables, mais pas des non-biodégradables », écrivent-ils.

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Même si l’étude ne porte que sur ces deux espèces, il fait peu de doutes que l’exposition plus élevée à ces plastiques s’observerait chez d'autres espèces marines. Reste à savoir comment en mesurer les impacts, par rapport aux données d’impacts qui commencent à s’accumuler sur l’ingestion de plastiques « conventionnels ». Ou sur l'ingestion des microplastiques: on a retrouvé des traces de ces derniers dans le sang, ce qui indique que ces microplastiques sont susceptibles d’affecter tous les organes du corps. On en a aussi retrouvé dans le système digestif et dans le placenta

Ça ne démontre pas qu’ils sont nocifs: comme en toute chose, c’est la dose qui fait le poison. Mais le fait qu’on ignore quels sont les impacts sur la santé, alors même que les études des dernières années ont permis de détecter des traces de microplastiques un peu partout, des fosses sous-marines jusqu’au sommet de l’Everest, signifie qu’avec ces plastiques biodégradables, on vient de complexifier encore plus la question. 

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