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À l’instar de bien des régions de la planète depuis un an, la partie tropicale de l’océan Atlantique a battu elle aussi des records de chaleur et vient d’en battre à nouveau ce mois-ci. Quelles pourraient en être les conséquences en 2024?

Les ouragans sont la première chose qui vient à l’esprit des météorologues. Le « carburant » d’un ouragan étant la température plus élevée de l’eau, un printemps plus chaud —alors même que commence la saison des ouragans, de juin à novembre— pourrait être un terreau fertile à ces tempêtes tropicales. Surtout quand on regarde la carte: pour la semaine du 14 au 20 mai, c’était toute la région allant des côtes de l’Afrique à la mer des Antilles qui battait des records de température pour un mois de mai. Le précédent record était en 2005, année qui fut l’une des plus actives en terme d’ouragans.

Les inondations: même en l’absence d’ouragans, des températures de l’eau qui dépassent pendant plusieurs jours les 26 à 29 degrés Celsius signifient une multiplication par cinq des risques de précipitations extrêmes. Ce qui se traduit par des inondations, en particulier dans les îles des Antilles. 

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Des tempêtes plus violentes? Ce n’est pas tout d’avoir davantage d’ouragans, peuvent-ils être plus intenses et faire plus de dégâts? 2005 avait aussi été une année exceptionnellement destructrice, mais un des débats non résolus en climatologie est justement là: le réchauffement climatique aura-t-il pour conséquence des ouragans plus violents? Des études suggèrent qu’on peut commencer à mesurer une telle tendance à la hausse lorsqu’on considère les chiffres des 50 dernières années. D’autres experts ont l’oeil sur la saison complète des ouragans : si les températures atteignent le seuil de risque dès le mois de mai et restent plus élevées en automne, cela veut-il dire que les futures saisons de tempêtes dureront plus longtemps ? Le 23 mai, l’agence américaine des océans (NOAA) prédisait qu’il y avait à présent 85% de chances que la saison des ouragans soit « au-dessus de la normale ». 

Les coraux. Des températures au-dessus de la normale pendant une longue période font indéniablement mal aux coraux. 2023 fut l’année d’un des pires épisodes de blanchissement des coraux à travers le Golfe du Mexique et les Antilles. Cette année, la NOAA lançait une alerte à ce sujet dès avril.

La vie marine. On parle ici d’impacts qui s’étendent bien au-delà des Tropiques, pour toucher l’ensemble de l’Atlantique nord, puisqu’il n’est pas nécessaire d’attendre la barre des 30 degrés pour que des espèces marines en souffrent. Souvent, un ou deux degrés de plus que la normale suffisent à bouleverser un écosystème et, avec des températures qui, en mars, dépassaient la normale de 5 degrés, 2024 pourrait être une année catastrophique pour les stocks de poissons, prévenait plus tôt ce mois-ci le Marine Stewardship Council, un organisme britannique à but non lucratif qui veille au respect des normes de développement durable dans la pêche. 

Plus globalement, ces dernières années, c’est dans tout l’Est de l’Atlantique nord que les populations de phytoplancton, base de la chaîne alimentaire, ont décliné à cause de la température. À l’inverse, le fait que des espèces de poissons remontent vers le nord à la recherche d’eaux plus froides réjouit certains pêcheurs, par exemple dans le Golfe Saint-Laurent.

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