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La ville la plus peuplée d’Amérique du nord pourrait se retrouver sans eau dans ses robinets en plein été. Mexico City et ses 22 millions d’habitants s’approchent en effet du stade appelée « jour zéro », qui désigne le moment où l’alimentation en eau est coupée dans les résidences, les bureaux et les commerces, l’unique exception étant les hôpitaux.

Si ce scénario du pire se produit, les résidents devront aller chercher une quantité d’eau pré-déterminée chaque jour, dans des centres de distribution de la municipalité.

La cause première est un déficit de pluie qui s’étire depuis maintenant des années, et à cause duquel le réservoir qui alimente la métropole risque d’être à sec à la fin-juin. Le système d’alimentation en eau n’opère plus qu’à 28% de ses capacités, selon les dernières estimations (contre 38% au même moment l’an dernier et 45% en 2022). Déjà, la crise a amené la ville à puiser davantage dans l’aquifère que ce qu’il peut renouveler —une situation qui était dénoncée dès 2017 et qui, en plus, accélère l’affaissement des sols. Et déjà, depuis l'an dernier, des quartiers souffrent davantage que d’autres du manque d’eau. 

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Ce n’est pas la première métropole qui fait face à cette crise. 

Comme l’expérience sud-africaine le démontre, une prise de conscience peut être une bonne chose, au niveau individuel, mais aussi municipal: obliger l’administration de la ville à investir pour mieux traiter les eaux usées ou pour diminuer les fuites, est devenu incontournable, dans des métropoles où la consommation d’eau dépasse de loin ce qui est renouvelable dans sa région. 

Mais toutes les villes n’ont pas les mêmes capacités financières à s’adapter, et c’est un problème voué à grossir dans les prochaines années, si les sécheresses se multiplient. En plus du fait que les autorités politiques ont parfois tendance à regarder ailleurs : en février dernier, le maire par interim de Mexico niait l’existence d’une crise. Et c’est sans compter que les années de sécheresse, davantage d’eau est pompée dans les réserves pour satisfaire les terres agricoles. 

Dans l’immédiat, d’ici la fin-juin, le mieux que Mexico City espère, c’est qu’il pleuve. À plus long terme, qu’une prise de conscience similaire à celle des Sud-Africains permette de retarder l’échéance.

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