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1. Les troubles alimentaires touchent seulement les femmes : faux
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Selon les données recueillies par l’Association Anorexie et boulimie Québec (ANEB), les hommes représentent 5 à 10 % des anorexiques, 10 à 15 % des boulimiques et 40 % des hyperphagiques. « Je pense que ces statistiques sont conservatrices », explique la psychologue. « Les hommes sont moins portés à aller chercher de l’aide que les femmes, ils sont donc sous-représentés dans les statistiques. »
2. Ils sont uniquement liés à l’insatisfaction face à l’apparence physique : faux
Les troubles alimentaires sont plus complexes que la simple insatisfaction à l’égard de son physique. « Souvent, des facteurs biologiques entrent en compte. Par exemple, on sait qu’un niveau de sérotonine trop bas peut dérégler les comportements alimentaires. Des facteurs psychologiques jouent aussi, comme l’anxiété, l’impulsivité, le manque d’estime de soi. Et il y a des facteurs sociaux qui ont une influence, comme la pression d’avoir un corps qui correspond à une norme. Des études ont révélé que c’est particulièrement vrai dans certains sous-groupes, comme chez les ballerines ou encore dans le mannequinat où l’anorexie est sept fois plus fréquente que dans la population générale », explique Mme Léonard.
3. Ils apparaissent uniquement à l’adolescence : faux
Dans la majorité des cas, les troubles alimentaires apparaissent à l’adolescence, mais ils peuvent aussi survenir dans la vingtaine. « C’est une période de transition qui peut être stressante pour un jeune adulte. Il gagne en autonomie, en responsabilités, entretient des relations amoureuses à plus long terme : toutes ces nouvelles expériences peuvent être très stressantes, ce qui peut entraîner l’apparition de troubles alimentaires », assure la psychologue. « Même à l’âge adulte, certaines personnes sont à risque. Souvent, le trouble alimentaire apparaît suite à un événement marquant comme la maladie ou un divorce. »
4. Ils changent l’apparence physique : faux
« Il est vrai que les personnes diagnostiquées anorexiques sont émaciées, mais leur trouble alimentaire peut être présent un long moment avant qu’on ne s’en rende compte. De plus, les études démontrent que les personnes boulimiques ont un poids normal et que ceux qui font de l’hyperphagie sont souvent en surpoids, sans être nécessairement obèses », explique Mme Léonard.
5. On ne peut pas guérir d’un trouble alimentaire : faux
Des traitements efficaces existent. « Selon les données, le tiers des personnes s’en sortent dès le premier traitement. Un autre tiers fera une rechute, puis réussira après le deuxième traitement. Le dernier tiers aura du mal à s’en sortir. On peut donc dire que c’est la majorité qui s’en sort ! », soutient la psychologue qui accompagne des personnes qui ont des troubles alimentaires.
Le traitement doit prendre en compte les différentes dimensions de la maladie, qu’elles soient biologiques, psychologiques ou sociales. Il arrive qu’on prescrive des médicaments pour l’anxiété, par exemple. La psychothérapie est toujours au coeur du traitement : il faut comprendre les motivations derrière le trouble alimentaire, établir des stratégies pour que la personne réponde à ses besoins autrement qu’à travers la nourriture, l’aider à entretenir des relations saines avec celle-ci. Et il y a aussi les groupes de soutien qui sont importants pour briser l’isolement que vivent les personnes qui souffrent d’un trouble alimentaire.