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Depuis la semaine dernière, des journalistes vérificateurs de faits de 30 pays ont déboulonné des rumeurs et des fausses nouvelles sur le coronavirus qui sévit en Chine. Trois tendances se dégagent: un vaccin miraculeux, des fausses données sur l’origine de la maladie et des théories du complot. 

 Ce texte, dont on peut trouver la version originale ici,
 est un projet collaboratif lancé le 24 janvier par l’International Fact-Checking Network (IFCN),
dont fait partie le Détecteur de rumeurs. Vous pouvez le suivre
avec les mots-clics #CoronaVirusFacts et #DatosCoronaVirus.

 

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La première vague de désinformation proclamait qu’un brevet pour le virus avait été déposé il y a des années. Aux États-Unis, Lead Stories, Fact-Check.org et PolitiFact ont déboulonné des dizaines de messages sur les réseaux sociaux et confirmé du même souffle qu’il n’existait aucun vaccin. Toutes les fausses nouvelles sur un tel brevet réfèrent à un ancien type de coronavirus —puisque « coronavirus » désigne une famille de virus, et non un seul virus. Le SRAS, en 2002-2003, était un coronavirus. 

La deuxième vague de désinformation a frappé surtout Taïwan, pour des raisons géographiques. En tant que voisin du géant chinois, ses habitants se sentant davantage menacés par ce nouveau virus ont commencé à partager sur les médias sociaux différentes (et absurdes) méthodes pour se protéger. Le Taiwan Fact-Check Center a par exemple remis les pendules à l’heure sur des messages proclamant que l’acide acétique pouvait prévenir la contamination. 

Les vérificateurs de faits taïwanais ont également passé au crible de fausses façons de guérir du coronavirus. La liste des substances inefficaces inclut jusqu’ici les stéroïdes, l’éthanol et l’eau salée. Il y en a d’autres à venir. 

Certains vérificateurs ailleurs dans le monde ont été confrontés à la troisième vague de canulars, celle concernant la source du virus ou son origine. Aos Fatos, au Brésil, a ainsi pointé comme faux des messages affirmant que des gens qui avaient mangé de la soupe aux chauve-souris étaient maintenant malades.

Mais au milieu de ces questions sur l’origine, il y a aussi de la place pour les théories du complot. Et des vérificateurs de faits en Georgie en ont vu une grosse à la télé. Leur site, Myth Detector (aucun lien avec notre Détecteur de rumeurs) a étiqueté comme « fausse » une relation faite par une chaîne russe entre une vieille image montrant un laboratoire de biosécurité et une « information » selon laquelle les États-Unis seraient ceux qui sont en train de répandre le coronavirus en Asie, en utilisant des laboratoires américains installés dans la région. 

Des images commencent évidemment à devenir virales. Animal Politico, au Mexique, a repéré une page Facebook utilisant une image avec un logo de CNN faisant la promotion de l’idée que « Raúl Rodolfo Abhduz Khan », un ingénieur biochimique des « Laboratoires Karmalah », serait le créateur du coronavirus. 

Enfin, comme si l’augmentation régulière du nombre de cas recensés ne suffisait pas, des vérificateurs ont dû corriger de fausses annonces au Venezuela (23 janvier), en Colombie (25 janvier) et en Ukraine (27 janvier), entre autres. Rappel utile: s’il n’y a pas de confirmation par les autorités médicales du pays, ce n’est pas un contenu qui devrait être partagé sur les médias sociaux.  

Dans les prochains jours, une question intéressante va surgir: le mouvement anti-vaccin va-t-il tenter de prendre avantage de cette crise? Au Brésil, Agencia Lupa est sur cette piste: déjà la semaine dernière, elle a dû corriger une information selon laquelle la maladie avait été « créée uniquement pour offrir de nouveaux vaccins » au public.  

Mise à jour 31 janvier: 

La collaboration entre les divers médias avait permis, en date du 30 janvier, d'identifier 86 informations douteuses ou carrément fausses —et le total ne cesse d'augmenter. Plusieurs des plus récentes informations invoquent un faux brevet. De faux messages Facebook proclamant que le virus n'est pas nouveau sont apparus presque simultanément aux États-Unis, au Canada, en Inde, en France, en Turquie et au Brésil. Certains étaient accompagnés de théories du complot invoquant de vagues laboratoires de biosécurité. D'autres messages ont été repris par des groupes anti-vaccin pour "prouver" que l'industrie de la santé était derrière cette pandémie afin de vendre un vaccin. 

En parallèle, le Washington Post rapporte que Facebook, Google et Twitter tentent de contenir les théories du complot et autres oeuvres de désinformation sur le virus. 

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