
Année après année, la concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère augmente, ce qui est inévitable. Ce qui était moins prévisible, c’était que l’augmentation de cette année dépasserait de loin les records des années précédentes.
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On apprenait ainsi cette semaine, par le dernier bulletin de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) que la concentration de CO2 dans l’atmosphère avait atteint 423,9 parties par million (PPM). Cette concentration, qui avait oscillé aux environs de 270 ou 280 PPM pendant les derniers milliers d’années, a commencé à augmenter avec la révolution industrielle, au 19e siècle.
On peut se faire une idée de ces concentrations du passé par les prélèvements de longs tubes de glace dans l’Arctique ou l’Antarctique. Depuis 1957, des appareils mesurent avec plus de précision ces concentrations, notamment à l’Observatoire Mauna Loa, au sommet du volcan d’Hawaï du même nom. Le seuil des 350 PPM a été franchi vers 1990, et celui des 400 PPM vers 2015.
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Or, alors qu’au cours des années 2010 et au début des années 2020, la croissance était d’environ 2 PPM par année (avec un record de 2,3 PPM entre 2022 et 2023), le nouveau bulletin de l’OMM révèle qu’entre 2023 et 2024, on a plutôt eu droit à un bond de 3,5 PPM.
Un total de 423 PPM peut sembler minime puisque, traduit en pourcentage, cela ne représente que 0,0423% de notre atmosphère. Mais à l’échelle de l’ensemble de la planète, ça représente un niveau de plus de 50% plus élevé que le niveau où la concentration de CO2 s’était maintenu pendant des milliers d’années. Et comme on le sait à présent, plus il y a de CO2 dans l’atmosphère, plus il y a de chaleur provenant du Soleil qui reste « emprisonnée » et qui contribue petit à petit au réchauffement général de la planète.
L’OMM ne se risque pas à prédire si ce bond en avant constitue une anomalie ou si d’autres records sont à venir. Il est possible que les immenses superficies de forêts perdues dans des incendies ces dernières années aient contribué à cette hausse: s’il y a moins d’arbres pour absorber nos émissions de CO2, celles-ci seront plus nombreuses à s’accumuler dans l’atmosphère. Mais dans tous les cas, il est certain qu’à long terme, depuis au moins les années 1960, l’augmentation de la concentration de CO2 s’accélère.