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Avant la fin de l’année, une ambitieuse mission spatiale verra le jour. La sonde Phobos-Grunt, lourde et bardé d’instruments prendra la route de la planète Mars.

Elle sera suivie de peu d’une mission américaine appelée : Mars Science Laboratory. À bord, un petit véhicule qui sondera les région, autrefois humide, de la célèbre planète.

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On est en droit de se demander ce qui se serait-il produit si l’on avait découvert des formes de vie sur Mars lors des missions précédentes. Des formes de vie évoluée, des créatures vivant en société et capable d’abstraction? Imaginons ce qui aurait pu se produire.

La découverte de la vie martienne

1976. Les très pâles rayons du Soleil viennent tout juste de faire fondre la fine gelée blanche que la nuit a déposée sur les régions surélevées et sur les rebords des cratères. Il y a là, quelques tourbillons d’air qui soulèvent des nuages de poussière ocre les faisant vite tomber sur le sol. Tout à coup, dans le ciel sombre du jour, une corolle rouge et blanche se déploie comme une fleur. C’est la sonde Viking. Larguée de sa sonde-porteuse, restée sur orbite, elle descend doucement vers le sol martien. Sous le parachute se dandine un objet conique qui grossit à vue d’oeil. L’objet cabriole et se métamorphose pour laisser au sol un engin qui ressemble à une caisse bardée d’instruments.

Sur Terre, on retient son souffle. Si la sonde s’est posée en douceur, les humains vont assister dans quelques minutes à la retransmission des premières images de la surface de la planète Mars. Elles apparaissent soudaines à l’écran principal de la salle de contrôle, lignent après ligne au rythme du lent balayage de la caméra Viking. Au début, personne ne remarque rien de spécial: un ciel sombre même en plein jour, quelques dunes de sable et des cailloux épars.

Les terriens ont des cousins

Mars habitée! Stupeur! À l’horizon, un petit point noir mouvant, immédiatement suivi d’un autre, semble se rapprocher de la caméra. Puis, une véritable meute envahit Iittéralement le site d’atterrissage. Mars est habitée! Ses habitants sont de petites boules rousses. Leur large cage thoracique surmontée d’une toute petite tête repose sur de courtes, frêles et rachitiques jambes.

Sur Terre, tout le monde commente la découverte de proches voisins dans le système solaire. Les médias délirent.

Rapidement les humains constatent que leurs voisins manquent de tout. Leur intelligence, bien que vive, leur a tout juste permis de surmonter l’environnement hostile de leur planète. D’ailleurs, leurs conditions de vie n’ont cessés de se dégrader depuis des siècles. Les analyses du sol martien révèlent cependant qu’il contient de grandes quantités d’un métal, sur Terre très rare et précieux. Quelle belle monnaie d’échange!

Les nouveaux débouchés économiques

Du coup, tous les économistes terriens passent à l’attaque. Mars est une bénédiction du ciel. On pourra tout y vendre, y construire, y transformer. Les infrastructures sont à faire, tous les secteurs à développer. L’exportation de niveleuses terrestres géantes permettra de reverdir la planète. Il faudra construire de gigantesques génératrices d’atmosphère. Le tout en échange du précieux métal puisé à même le sol, pratiquement en surface.

La croissance économique terrestre prend dès lors le chemin de Mars. Tous les plans de développement intègrent l’exploitation de nouveaux débouchés sur la planète rouge. Les bureaux d’études aéronautiques pondent plan sur plan. On trouve tout à coup beaucoup d’argent pour financer les industries spatiales, partout dans le monde.

Richesse, prospérité chacun y va de son petit bidule martien.

Malheureusement, on a encore rien trouvé qui «grouille» sur Mars. Pas de vie apparente. Évanouie les occasions d’affaires.

Chaque matin, les terriens au réveil se demandent «Comment va l’économie?» J’ai envie de répondre: «Les Martiens, sont où, les Martiens?»

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