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« À la base, c’était un projet ambitieux. Et il s’est avéré gagnant. Littéralement ! », affirme d’emblée Josée Nadia Drouin, directrice de l’Agence Science-Presse, lorsque rejointe pour discuter du projet de « journaliste en résidence » qu’elle a initié l’année dernière.

Par Jessica Beauplat, journaliste

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Cette activité, qui permet à des élèves du secondaire de démystifier les fausses nouvelles a en effet remporté en juin dernier le Prix conjoint de la Fondation pour le journalisme canadien et le Facebook Journalism Project pour la promotion de la culture de l’information.

Très motivée à partager avec les jeunes sa passion du métier de journaliste, Gabrielle Brassard-Lecours, journaliste indépendante, a développé et animé l’activité. La phase-pilote s’est déroulée de février à mai dans une classe de cinquième secondaire de l’école Chomedey-de-Maisonneuve, à Montréal.

« Les jeunes ont bien aimé cette activité et son côté pratique a été très apprécié par plusieurs », atteste Gabrielle avec enthousiasme. En plus de déceler les pièges de la désinformation, les jeunes devaient trouver une fausse nouvelle à caractère scientifique qu’ils avaient envie de déboulonner. Ils devaient ensuite produire en équipe soit un texte, un document audio ou vidéo, pour expliquer leur démarche de vérification.

« Ils se sont impliqués tout au long de l’activité et ils étaient fiers de présenter le résultat final de leur vérification devant amis et famille réunis lors d’une soirée qui s’est tenue à la Maison de la culture Maisonneuve et qui clôturait ces huit semaines d’ateliers », souligne la journaliste-animatrice.

Si cette activité a nécessité une certaine coordination, pour l’arrimage avec les horaires et le contenu vu habituellement en classe, Gabrielle a trouvé dans l’enseignant de français et celle de science, deux formidables alliés. « C’est un programme très enrichissant. Comme journaliste, on apporte aussi une expérience terrain que les enseignants n’ont pas nécessairement ».

 

Isabelle Boisvert, coordonnatrice en médiation culturelle à la Maison de la culture Maisonneuve, abonde en ce sens. Celle qui était le lien principal entre l’école et l’Agence Science-Presse appuie le projet à 100 % et n’hésiterait pas à le recommander aux ados de son entourage. « Les enseignants ont témoigné d’un engouement semblable à celui de leurs élèves », ajoute-t-elle.

« Ça a été un super beau projet, surtout très actuel étant donné que les jeunes sont plus proches que jamais de la technologie. Ils ont eu accès à Internet pour faire leur recherche en classe, pour leurs travaux, et on ne se cachera pas que des fake news, il y en a. »

Ce qui l’a d’abord emballée et attirée dans cette activité, c’est le facteur humain. « Je suis une personne qui aime travailler avec des gens qui ont des valeurs fondamentalement humaines. Josée Nadia et Gabrielle, ce sont deux personnes comme ça ».

« En tant que journalistes, elles ont les deux pieds là-dedans. Ce sont vraiment les meilleures collaboratrices qu’on aurait pu avoir. J’ai aidé à établir les plages horaires, le contact entre les enseignants et l’Agence, mais elles avaient tellement bien bâti le projet que ça a été plus qu’un bonheur [de les accompagner dans le processus]. »

Par ailleurs, ce qu’elle retient de cette aventure, c’est le plaisir de voir les jeunes travailler en équipe, d’effectuer une recherche d’informations et de les regarder s’amuser ensemble. Elle a aimé les observer, discuter et argumenter les uns avec les autres. Elle souligne aussi la soirée de présentation des élèves à la Maison de la culture comme faisant partie de ses plus beaux souvenirs. « Ils étaient impliqués. Ils se sont même créé des personnages ».

Depuis sa phase-pilote, le projet a évolué. Il a tenu compte des commentaires et expériences en classe. Il est notamment passé de huit à cinq séances pour se concentrer sur la partie pratique de l’activité qui s’est révélée comme la plus stimulante par les élèves. 

« Pour permettre à d’autres écoles de bénéficier de cette activité, un concours sera lancé sous peu ! », annonce Josée Nadia. Le prix en argent remporté en juin dernier sera réinvesti pour offrir trois résidences en journalisme, soit une à Montréal ou à Québec, et deux autres en régions. Restez à l’affût ! » En attendant, vous pouvez visionner cette capsule qui résume l’expérience.

 

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