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Sur TikTok, l’exposition à de la désinformation sur le TDAH n’a pas seulement pour conséquence de mal informer les jeunes adultes qui y sont confrontés. Ça a pour conséquence que ceux-ci comprennent mal le TDAH —et qu’ils sont plus susceptibles d’être convaincus d’avoir raison.

C’est ce qui ressort d’une étude menée par des chercheurs en psychologie de l’Université de Syracuse, dans l’État de New York. La surprise derrière cette étude n’est pas d’avoir découvert qu’il y a de la désinformation en santé sur TikTok ou que cette désinformation trouve un public attentif: il y a en effet des années qu’on sait que cette plateforme, une des plus populaires du monde, est utilisée comme une source d’information par ses centaines de millions d’usagers. En mars dernier, une étude canadienne avait même conclu que « la plupart » des vidéos populaires sur TikTok parlant de TDAH contiennent de la désinformation. 

La surprise cette fois-ci est plutôt que l’on ait pu mesurer que l’exposition à de la désinformation sur le trouble déficitaire de l’attention (TDAH) « réduit de façon significative la compréhension qu’ont les étudiants » de ce problème. 

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Le danger, résume l’étudiante au doctorat Ashley Schiros dans le communiqué de son université, c’est que « les individus puissent développer une compréhension incorrecte des signes, des symptômes et des traitements pour le TDAH ». La croyance en des traitements non fondés « peut conduire à s’auto-diagnostiquer » ou à s'empêcher de chercher des traitements basés sur des preuves solides. 

C’est d’autant plus inquiétant pour la communauté médicale qu’on sait aussi qu’en plus d’utiliser TikTok comme une source d’information, un nombre important d’adolescents et de jeunes adultes l’utilisent comme moteur de recherche : jusqu’à 40% des utilisateurs de la plateforme aux États-Unis, selon des estimations remontant à 2022.

L’étude de l’Université de Syracuse, qui est parue en juin dans la revue European Child & Adolescent Psychiatry, a été menée auprès de 500 étudiants américains de niveau collégial. Elle a consisté à leur montrer des vidéos TikTok contenant de l’info tantôt correcte, tantôt incorrecte, sur le TDAH, et à leur faire remplir des questionnaires mesurant leur niveau de connaissances. 

Ceux qui avaient été exposés aux fausses informations n’avaient pas seulement des résultats « significativement » moins bons, ils montraient, en plus, « une plus grande confiance » dans leurs réponses incorrectes. Et du coup, ils avaient une tentation plus grande à suivre le traitement recommandé par le TikTokeur, que celui-ci soit fiable ou non. 

Au-delà du TDAH, notent les chercheurs, ces mêmes constats ont toutes les chances de s’appliquer à toutes sortes de maladies mentales ou de problèmes de comportement: pour un très grand nombre de gens, ce n’est pas la fiabilité de la source qui importe, mais si elle semble convaincante.

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